Mohamed Brahmi a succombé à plusieurs balles tirées par deux hommes à moto (D. R.)

Tunisie : Mohamed Brahmi, l’un des chefs de l’opposition, a été assassiné

Mohamed Brahmi, fondateur et ancien responsable du Mouvement du Peuple (Echaâb), a été tué aujourd’hui de plusieurs balles devant chez lui à Tunis. Selon la presse tunisienne, l’opposant a été atteint de onze balles tirées à bout portant par deux individus circulant à moto. 

Mohamed Brahmi était une figure de la gauche tunisienne. Arrêté à deux reprises sous le régime de Ben Ali, en 1981 et 1986, il avait crée son parti Echaâb peu après la Révolution de janvier 2011. Elu député, l'homme de 58 ans n’avait cessé ses critiques virulentes envers Ennahda, le parti islamiste au pouvoir depuis octobre 2011. 

Son corps a été criblé de balles devant son épouse et ses enfants", a déclaré, en pleurs, Mohsen Nabti, membre du du Mouvement Populaire (Attayar Echaâb), le parti qu’avait récemment crée M. Brahmi, après avoir été évincé de Echaâb. 

Cet après-midi, des centaines de personnes se sont rassemblées dans les rues de Tunis, comme en témoignent sur Twitter de nombreux journalistes présents sur place. 

Selon l’un d’eux, David Thomson, correspondant en Tunisie de France 24, une partie de la foule, rassemblée devant l’hôpital où a été conduite la dépouille de M. Brahmi, “accuse Ennahda“ et réclame “la chute du régime”.

D'après les derniers éléments, des manifestants ont mis le feu au siège d’Ennahda à Sidi Bouzid, la ville dont était originaire Mohamed Brahmi et où est née la Révolution en décembre 2010. 

Cet assassinat a une portée d’autant plus symbolique qu’il intervient le jour de la célébration du 56e anniversaire de la République tunisienne. 

Après Chokri Belaïd, assassiné en février dernier, il s’agit de la deuxième exécution d’un chef de l’opposition en moins de six mois. Les circonstances sont d’ailleurs similaires :  les deux opposants ont été tués par balles à quelques pas de chez eux.