Languedoc-Roussillon : quand la gauche s'empare du débat sur l'insécurité, hors campagne électorale

L'association 1+1+1, créée par Katy Guyot dans le Gard, et l'Université populaire de la Paillade, présidée par Mohamed Bouklit à Montpellier, s'attellent à la problématique de l'insécurité cette semaine, avec l'organisation de deux débats distincts.

Très en vogue depuis le début des années 2000, le débat sur l'insécurité est toujours plus au centre des préoccupations nationales de la France. En cette fin d'année 2012 hors campagne électorale (sauf pour ce qui concerne la démocratie interne de certains partis), ce débat se manifeste même sous des formes originales, voire inédites !

En témoignent, cette semaine, en Languedoc-Roussillon, les deux débats organisés dans le Gard par l'association 1+1+1 créée par Katy Guyot, et dans l'Hérault par l'Université populaire de la Paillade, présidée par Mohamed Bouklit.

Totalement distincts et indépendants l'un de l'autre, ces deux débats proposés par une socialiste (Katy Guyot est proche du ministre de l'Intérieur Manuel Valls) et un tenant de la démocratie citoyenne matinée de gauche radicale (Mohamed Bouklit fut partie prenante du Front de Gauche dans l'Hérault) s'intéressent tout autant à cette question de l'insécurité souvent jugée épineuse, dans le passé, pour la gauche.

Katy Guyot : « Les incivilités nous gâchent la vie »

« Incivilités : à qui la faute ? », se demandera-t-on, samedi, à 15 h à Vauvert (1), avec notamment Jean Montanier, éducateur spécialisé et psychologue clinicien, et coauteur avec Alain Aquilina du livre « Violences – Loi du silence, loi du plus fort » (L'Harmattan). Il sera au côté de Saïd Moumen, contrôleur SNCF sur la ligne Nîmes/Le-Grau-du-Roi et acteur associatif, également invité par 1+1+1. Cette association a été créée par Katy Guyot au lendemain de sa défaite aux législatives enregistrée face à Gilbert Collard, candidat du « rassemblement Bleu marine ». Comme son nom l'indique, elle vise à parler librement des problématiques sur lesquelles peut notamment surfer le Front National, et ce, auprès de tous les citoyens électeurs, quelles que soit leurs orientations idéologiques, l'objectif étant de mieux comprendre les attentes de la population pour bien y répondre. Et, au passage, de démystifier aussi l’irrationalité de certains poncifs démagogiques...

« Les incivilités nous gâchent la vie, nous agressent au quotidien, explique Katy Guyot. Nous voulons les décrypter et démonter leurs mécanismes pour pouvoir proposer des solutions concrètes pour les faire diminuer, Nous voulons donner des clefs pour que nous puissions tous mieux vivre ensemble. » Dans cette perspective, les résultats d'une enquête de terrain consacrée aux incivilités et menée auprès de plus de cent Gardois, sera également présentée.

Mohamed Bouklit : « Cela se propage de manière virale »

Du côté de L'Université populaire de La Paillade, on se creusera les méninges, dès jeudi soir, à partir de 19h30 ! Avec, comme sujet de rentrée, le thème général de l'insécurité dans ce quartier populaire, doublé de ceux de « la jeunesse en détresse » et de « l'éducation en faillite ».

« On constate au bas de La Paillade une recrudescence des vols à l'arraché pour dérober des portables, des colliers, des sacs à main, explique Mohamed Bouklit dans le Midi Libre du jour.

Cela se propage de manière virale sur l’axe stade La Mosson-tour d’Assas. Cela ne s’est jamais vu avec cette amplitude, pas comme ça. De notre point de vue, il s’agit d’une bande organisée alimentée par des gens d’autres quartiers qui prend pour cible les personnes âgées et les ados. Nous n’acceptons pas que l’insécurité gangrène ainsi notre quartier et atteigne les plus démunis ». Une déclaration qui a valeur d'engagement contre l'insécurité, tout en rappelant, à juste titre, que l'insécurité physique est aussi liée à l'insécurité sociale. Ce qui ne simplifiera pas la tâche en ces temps de crise économique et sociale...

N.E

(1). A l'auditorium du collège La Vallée Verte, avenue de la Condamine, à Vauvert.
(2). Au restaurant TOPS, face à la piscine de la station de tram Stade de la Mosson, à Montpellier (Ligne 1).