L'Amérique sous verrou : Le projet autoritaire de Trump, une menace pour la démocratie et le monde, un fascisme sans uniforme…

L'Amérique sous verrou : Le projet autoritaire de Trump, une menace pour la démocratie et le monde, un fascisme sans uniforme…

La réélection triomphale de Donald Trump est marquée par l'instauration décomplexée d'un système de pouvoir inédit aux États-Unis. Loin de gouverner, le 45e président assiège désormais les institutions et l'espace public lui-même, érigeant la Maison Blanche en forteresse d'un projet politique agressif et résolument anti-démocratique. Cette mutation, fondée sur la peur, l'agression permanente et le verrouillage méthodique des contre-pouvoirs, dessine les contours inquiétants d'une démocratie en régression profonde, avec des répercussions désastreuses au-delà des frontières américaines.

Dès son retour au pouvoir, Trump a opté pour la radicalisation et la confrontation systématique. Le ton est donné : devant des responsables religieux et économiques le 14 juillet, il qualifie ses opposants démocrates de "Mal", imposant une vision manichéenne et obscurantiste. Cette rhétorique incendiaire se double d'actions ciblées contre les minorités et les critiques. L'attaque contre Zohran Mamdani, candidat progressiste à la mairie de New York d'origine ougandaise, le 1er juillet, avec des insinuations sur sa naturalisation, n'est pas un dérapage isolé. C'est la manifestation d'un système délibéré de gouvernance par la menace, étendu jusqu'à d'anciens alliés comme Elon Musk ou des figures médiatiques critiques comme Rosie O'Donnell, tous évoqués comme cibles potentielles de dénaturalisation. 

Démantèlement des garde-fous institutionnels

Le cœur de cette dérive autoritaire réside dans le démantèlement méthodique des garde-fous institutionnels, à commencer par la Justice. Trump a entrepris un verrouillage sans précédent de l'appareil judiciaire, nommant des fidèles inconditionnels à des postes clés du Ministère de la Justice et du FBI, tout en limogeant massivement magistrats et fonctionnaires impliqués dans des enquêtes le concernant. Cette mainmise génère une culture de l'impunité, illustrée par l'abandon des poursuites contre un médecin antivax de l'Utah, proche du clan présidentiel, malgré des accusations graves.

L'espace démocratique lui-même se rétrécit dangereusement. Le débat et la critique sont criminalisés. Le retrait du Pentagone d'un forum bipartisan de politique étrangère à Aspen le 14 juillet, qualifié de "complice du Mal mondialiste", envoie un signal glaçant. La mise en examen du Wall Street Journal pour avoir simplement évoqué les liens entre Trump et Jeffrey Epstein démontre la volonté d'étouffer toute parole dissonante. L'État fédéral, du Pentagone aux agences fédérales dont la Cour Suprême restreint l'indépendance, est sommé de se plier à la ligne du chef, balayant des décennies de séparation des pouvoirs.

Une Amérique fracturée

Si Trump enregistre des "succès" politiques intérieurs – comme la baisse des entrées de sans-papiers obtenue par la menace commerciale contre le Mexique, ou le vote d'un budget creusant les inégalités grâce à des cadeaux fiscaux aux plus riches – ces victoires cachent une réalité sombre : celle d'une Amérique fracturée, où les institutions sont colonisées et les droits civiques sapés. La grâce généralisée accordée aux partisans ayant pris d'assaut le Capitole et les enquêtes lancées contre d'anciens dirigeants du FBI ou de la CIA relèvent d'un révisionnisme autoritaire. L'objectif n'est plus de gouverner selon les règles, mais de les réécrire au profit exclusif du pouvoir.

Sur la scène internationale, l'échec est patent et les dangers sont amplifiés. Le président américain, loin d'être un artisan de paix, aligne clairement son pays sur les régimes autoritaires. La promesse de mettre fin à la guerre en Ukraine s’est envolée. Trump en est réduit à aligner des ultimatums à l’adresse de Poutine, sans aucun résultat. Son soutien aveugle de l’extrême droite au pouvoir en Israël encourage le génocide en cours à Gaza et laisse présager le pire des sorts aux palestiniens. Trump n'apporte rien à la paix mondiale ; il en est devenu un facteur majeur de risque.

Cette transformation profonde de la gouvernance américaine est inédite par son caractère systémique et sa vitesse d'exécution. Elle ne se pare pas des attributs classiques des fascismes historiques, mais elle en partage l'essence : concentration extrême du pouvoir, dénigrement des contre-pouvoirs, culte du chef, recours à l'ennemi intérieur, instrumentalisation de la loi et de la peur. Armée d'un arsenal juridique, médiatique et technologique d'une redoutable efficacité, cette "forteresse Trump" étouffe progressivement les libertés et isole l'Amérique.