Casti aura du attendre près de 4 ans pour pouvoir enfin voir les images d'une violence policière disproportionnée filmée par la vidéo-surveillance le soir où il a perdu son oeil, suite à un tir de flash-ball. (Capture d'écran France 3)

Affaire Casti : 4 ans après, la vidéo-surveillance délivre la vérité du tir de flash-ball sur le supporter de Montpellier

Ce mardi 30 août 2016, les images de vidéo-surveillance ont enfin parlé. Près de quatre ans après les faits et un non-lieu prononcé par la justice, concernant le tir de flash-ball qui a fait perdre un œil au jeune supporter, grâce à l’obstination de Casti et de sa défense (cabinet Phung), la vérité a enfin éclaté au grand jour.

Médiaterranée avait bien raison d’être le premier média de France à s’interroger dès le lendemain sur la vérité de cette affaire bientôt vieille de 4 ans, mais toujours à vif, en donnant aussi la parole aux supporters pour comprendre ce qu’il s’était vraiment passé ce dramatique soir où Casti a perdu son œil à cause d’un tir de flash-ball en marge du match MHSC-ASSE, le 21 septembre 2012.

Un tir depuis maintenant longtemps avéré après, néanmoins, moult dénis et tergiversations, manifestations d’une "justice à deux vitesses", comme s’en était indigné Me Corbier dans nos colonnes.

Ce mardi 30 août 2016, les caméras de vidéo-surveillance ont enfin parlé. Près de quatre ans après les faits et un non-lieu prononcé par la justice, grâce à l’obstination de Casti et de sa défense (cabinet Phung), la vérité a enfin éclaté au grand jour : comme le disaient depuis le début les supporters présents sur les lieux, le tir de flash-ball a bien été décoché (comme les coups de tonfas) avant les échauffourées qui avaient justement été déclenchées par le tir ayant fait perdre un œil à Casti, tranquillement assis à une baraque à frites, au milieu de familles toutes générations confondues, rassemblées là, aux abords du stade de La Mosson.

Arroseur arrosé

Le seul grand rebondissement de cette affaire au terrible lent cours juridique réside donc dans l’issue de ce visionnage des bandes de vidéo-surveillance enfin effectué au Tribunal de Grande Instance de Montpellier : l’agent de la BAC qui était confronté à Casti dans cette révélation des images a expliqué qu’il n’était pas l’auteur de ce tir prétendu par les forces de l’ordre comme un acte de légitime défense depuis le début de la procédure d’instruction. Il est pourtant convenu depuis le début de cette affaire et de son enquête qu’il n’y a eu qu’un seul tir de flash-ball et donc qu’un seul tireur, comme l’a souligné la défense de Casti devant la caméra de nos confrères de France 3 :

Montpellier : double rebondissement dans l'affaire du supporteur "Casti"

Laissons le mot de la fin à Casti dans cette journée à marquer d’une pierre blanche dans cette terrible épreuve pour laquelle il a été soutenu depuis le début par tous les supporters ultras de France unis jusque dans une manifestation à Montpellier en octobre 2012 , ainsi que ce samedi 27 août encore, au stade de la Mosson. Avec cette grande banderole sur la tribune de la Butte Paillade tout simplement intitulée "Plus que 3 jours avant que la vérité éclate…" soussignée en écho d'un "Justice pour Casti" :

Image retirée.

Voici ce que Casti a publié aujourd’hui sur son mur Facebook à l’issue du visionnage de la vidéo-surveillance :

« Et voilà, le visionnage de la vidéo s’est bien fait ce matin, en présence de la juge, du greffier, du policier et de nos avocats respectifs…

Comme convenu, les images montrent la vérité, certes en partie cachée par des arbres, mais on y voit les policiers qui chargent matraques en main, 1 à 2 min après, on me voit sortir, porté par les amis et déposé prêt à être évacué, aucun mouvement de foule avant le tir et ce n’est qu’une vingtaine de minutes après, une fois évacué par les pompiers, que des échauffourées éclatent, avec jets d’une chaise et d’un fumigène, la chronologie des faits nous donne donc raison…

De plus, à la fin du visionnage, le policier rajoute lors des observations : "Je suis policier, je suis assermenté, je n’ai jamais menti, j’aimerais en finir aujourd’hui avec cette histoire, je ne suis pas responsable des blessures de Mr Castineira et j’aimerais qu’il dise la vérité".

Ce que je fis : "Le légiste a noté que j’ai été blessé par un tir direct de flash-ball, il est prouvé que vous êtes le seul à avoir tiré ce jour-là, vous êtes donc en train de mentir..." Fin du rdv…

Après avoir tenté de se cacher derrière de la légitime défense (ce qui insinue qu’il a bien tiré, mais que la situation était nécessaire), il nie désormais les faits… Une belle incohérence de relevée ! ;) J’ai pu enfin mettre un visage sur celui qui a détruit le mien, il n’aura tout de même pas osé croiser mon regard de tout le rdv...

C’est maintenant à la Justice de prendre ses responsabilités. Un grand merci à tous ceux qui soutiennent de près ou de loin, aux gars du stade qui n’ont pas lâché et qui ont peint un énième "Justice pour Casti" la semaine dernière ! Merci à vous, merci à tous ! On a gagné une bataille mais pas encore la guerre ! Le combat continu... »