Real Madrid termine 2025 au sommet de l’Europe : un règne sans partage
Le Real Madrid boucle l’année 2025 en tête du classement UEFA, confirmant un leadership qui dépasse les générations, les cycles et les époques. Derrière cette domination, une organisation presque mécanique, mais aussi une culture de la victoire devenue rare dans le football moderne.
Ils sont là, encore et toujours. Quand la plupart des clubs vivent au rythme des reconstructions, le Real Madrid, lui, perpétue une dynastie. L’annonce officielle de l’UEFA tombée mardi soir n’a surpris personne : les Madrilènes terminent 2025 en tête du classement des clubs européens, devant le Bayern Munich et Manchester City. Une position qu’ils n’ont quittée qu’à deux reprises au cours de la dernière décennie.
Ce classement, qui cumule les performances sur cinq saisons, consacre la régularité impressionnante du club espagnol. Vainqueur de la Ligue des champions en juin dernier face à Manchester City (3-1), le Real a consolidé un capital de points désormais inatteignable à court terme pour ses concurrents. Mais au-delà des chiffres, c’est une manière d’être, un rapport presque mystique à la victoire qui se confirme saison après saison.
« Le Real Madrid, c’est plus qu’un club, c’est une mentalité collective face à l’histoire, » résumait récemment Carlo Ancelotti dans une interview à El País. L’entraîneur italien, dont le calme cache une science tactique millimétrée, a réussi là où tant d’autres ont échoué : concilier le poids de l’héritage avec la nécessité de renouveler le jeu.
Une domination enracinée dans la culture du club
Depuis la nouvelle vague incarnée par Vinícius Jr, Jude Bellingham et Rodrygo, le Real Madrid a su redevenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : un laboratoire d’excellence. À Valdebebas, le centre d’entraînement ultra-moderne au nord de Madrid, la modernité technologique s’articule avec un mot d’ordre immuable : exigence.
« Ici, on n’a pas le droit d’être bon, il faut être exceptionnel, » glissait un membre du staff, sous couvert d’anonymat, à la presse madrilène. Cet état d’esprit irrigue tout : des jeunes de la Castilla jusqu’aux stars mondiales.
L’année 2025 a aussi été marquée par une stabilité interne rare. Ni crise sportive, ni guerre d’ego, ni blessures majeures : le Real a traversé la saison avec une sérénité presque clinique. Même les départs progressifs de figures historiques comme Luka Modrić ou Toni Kroos n’ont pas fissuré la structure. À la place, un collectif dense, où les individualités s’expriment dans une harmonie que peu de clubs européens peuvent se permettre.
À l’international, le Real demeure également une vitrine du football espagnol. Dans un pays encore fragilisé par les tensions entre la Liga et la Fédération, le club de Florentino Pérez incarne une constance politique et économique quasi institutionnelle. Son modèle, basé sur l’autofinancement et la valorisation d’actifs sportifs, a résisté à la vague des fonds souverains et des propriétaires milliardaires.
« Ce que fait le Real Madrid, c’est préserver l’idée qu’un club peut encore appartenir à son histoire, et pas seulement à ses investisseurs, » analysait récemment le chroniqueur italien Gabriele Marcotti. Une phrase qui résume bien la singularité du club : dans un football mondialisé et financiarisé, Madrid reste Madrid — une marque planétaire, certes, mais portée par une identité locale et culturelle puissante.
À l’approche de 2026, les défis ne manqueront pas : la pression autour du futur stade Santiago Bernabéu, la transition générationnelle, la concurrence du nouveau Barça version Deco, et le retour de Liverpool ou du PSG au plus haut niveau. Mais pour l’heure, le Real plane au-dessus des débats.
Dans les rues de la capitale espagnole, les vitrines de Gran Vía affichent encore les images de Bellingham brandissant la Coupe aux grandes oreilles. Symbole d’une jeunesse conquérante et d’une institution qui refuse le déclin.
Le Real Madrid ne vieillit pas : il se réinvente sans jamais trahir ce qu’il est. Et c’est sans doute là son plus grand secret.