Le centre-ville de Marseille se met à l’heure du Ramadan

Rue Longue des Capucins, au cœur de la cité phocéenne, c’est la foule des grands jours. A 12h tapante, la fièvre monte, le marché aux légumes, bouquets enivrants aux quatre coins des étals, est carrément pris d’assaut. Il faut jouer des coudes pour se faire servir. Déjà fort fréquentées en temps ordinaire, les boucheries halal (pas moins de 6 sur la même rue) ne désemplissent pas. Et la concurrence bât son plein.

Les cafés et bars du quartier ont baissé le rideau pour la journée. Certains dressent des étals et s’improviseront marchands de sucreries. D’autres ouvriront le soir venu, pour la veillée. Les bouteilles d'alcool ont éte remisées, le thé à la menthe rythmera les soirées.

Les vendeurs de cigarettes de contrebande, habituellement plutôt collants, se font discrets. Ils reviendront à la charge à l’approche de la rupture du jeun, pour traquer les fumeurs en manque.

Des associations caritatives offrent chaque année des repas aux personnes en difficulté. Y sont accueillis des musulmans, mais pas seulement, les tables sont ouvertes à tous les nécessiteux.

Les populations marseillaises non musulmanes du centre ville semblent apprécier l’ambiance. « Les étals sont plus fournis, les prix restent abordables, le quartier est en ébullition », commente une personne âgée habituée de l’endroit.

« Et puis, il y a ces gestes sympas d’épiciers qui vous offre des dattes, si jamais vous êtes là à l’heure du repas », se réjouit son compagnon.  

Presse écrite, radio, télé… Les journalistes de la presse locale ne manquent jamais de rendre compte de cette effervescence.

Il y aurait entre 150 000 et 190 000 musulmans à Marseille. Les fidèles attendent toujours la grande mosquée en projet. Pour l'heure, ils se contentent des lieux de prière ouverts dans les cités.