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Polémique autour d’une éventuelle loi interdisant le port du voile intégral en France

La polémique est à nouveau lancée en France autour d'une éventuelle loi interdisant le port du voile intégral porté par certaines musulmanes. La mission parlementaire d'information sur cette question a tenu mercredi sa dernière séance d'auditions en recevant trois ministres, Brice Hortefeux (Intérieur), Éric Besson (Immigration) et Xavier Darcos (Travail).La mission parlementaire a entendu une quarantaine de sociologues, de responsables musulmans, d’historiens, de juristes, de maires, de féministes, et même une femme habituellement voilée venue témoigner à visage découvert.

Les trente-deux députés de toutes tendances doivent rendre leurs conclusions fin janvier. L'hypothèse d'une loi divise la classe politique française.

Certains parlementaires juge cette loi « indispensable », à l’image du président du groupe Union pour un Mouvement Populaire (UMP) majoritaire à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé. Selon lui, « des extrémistes testent la République en encourageant une pratique qu'ils savent contraire aux principes essentiels de notre pays ».

M. Copé estime que le débat sur le voile ne vise pas l'immigration ni la liberté religieuse. « Tous les spécialistes de l'islam nous l'ont confirmé : cette pratique n'est pas une prescription coranique. Elle est donc rejetée dans la plupart des pays musulmans. Il est donc absurde de rattacher cette question à un débat sur la laïcité ou la place de l'islam », souligne-t-il.

De son côté, François Hollande député et ancien premier secrétaire du Parti socialiste, considère « qu'on peut interdire la burqa (voile intégral) sans qu'il y ait besoin de faire une loi ».

Pour sa part, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a exprimé son hostilité au voile intégral devant les parlementaires réunis en congrès à Versailles le 22 juin dernier. Dans une tribune publiée début décembre dans les colonnes du journal Le Monde, le chef de l’Etat s'est en outre adressé aux Français musulmans pour dire qu'il ferait « tout pour qu'ils se sentent des citoyens comme les autres », mais aussi pour demander des pratiques religieuses sans «ostentation» ni « provocation ».

Par ailleurs, nombre de juristes entendus par les parlementaires ont posé le problème des fondements d’une éventuelle interdiction, qui restent selon eux difficiles à établir entre les respect du droit des femmes (celles-ci peuvent être consentantes), le trouble à l’ordre public, l'obligation d'être identifiable, le respect de la personne humaine…

Les responsables du culte musulman en France considèrent quant à eux qu’il revient aux musulmans eux-mêmes de mettre fin à la « pratique ultraminoritaire » du port du voile intégral, par « la persuasion et l'éducation » plutôt que par la contrainte.

Islamologues et musulmans mettent aussi en garde les députés contre une mesure d'interdiction qui serait comprise comme une « stigmatisation de l'islam dans son ensemble ».

Selon les estimations des spécialistes, près de 2.000 femmes porteraient le niqab en France. Celui-ci est exigé par les musulmans salafistes qui prônent un retour à l'islam des origines et un refus du contact avec le monde non musulman.

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