France: une cyberattaque massive paralyse La Poste et La Banque Postale à la veille de Noël
Depuis lundi soir, une cyberattaque d’une ampleur inédite perturbe gravement les services de La Poste et de La Banque Postale. À deux jours de Noël, des millions de Français ne peuvent plus suivre leurs colis ni accéder à leurs comptes en ligne, plongeant les usagers dans la confusion et les autorités dans l’alerte.
Ce mardi 23 décembre, l’accès aux sites et applications de La Poste reste largement impossible. Selon le groupe, l’attaque a ciblé « les infrastructures numériques stratégiques », rendant inopérants plusieurs serveurs et interrompant les systèmes de suivi des envois ainsi que les opérations bancaires en ligne. Dans les bureaux, les files d’attente s’allongent, tandis que les guichetiers tentent de maintenir un service minimum. *« Nous faisons le maximum pour rétablir progressivement les connexions sécurisées »,* a assuré un porte-parole du groupe ce matin.
Les conséquences sont lourdes, notamment pour les particuliers et les commerçants dépendant de La Poste pour les livraisons de dernière minute. Dans les zones rurales, où l’opérateur reste souvent le seul relais logistique, l’inquiétude est palpable. À Marseille, un commerçant confie : *« J’ai une vingtaine de colis bloqués depuis dimanche, impossible d’imprimer une étiquette ni d’enregistrer un envoi. »*
Une attaque à la portée nationale, des soupçons internationaux
Selon les premières analyses de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), l’attaque serait de type « ransomware » sophistiqué, comparable à celles ayant frappé des hôpitaux ou des collectivités ces dernières années. Les enquêteurs évoquent la possibilité d’une opération coordonnée depuis l’étranger, sans toutefois confirmer l’origine exacte. « Aucune donnée personnelle ne semble compromise à ce stade », assure le gouvernement, qui a activé la cellule de crise cyber dès lundi soir.
Les experts soulignent la vulnérabilité croissante des infrastructures publiques face à des menaces numériques en constante évolution. Les opérateurs d’importance vitale en France restent des cibles privilégiées, notamment en période de tension géopolitique.
Pour La Poste, cette crise intervient dans un moment critique. La période des fêtes représente jusqu’à 30 % du volume annuel des colis traités, avec plus de 3 millions de livraisons quotidiennes. Le ministère de l’Économie a demandé un rapport complet sur les impacts économiques et sur la sécurisation des services financiers associés à La Banque Postale. En cas de prolongation du blocage, les pertes pourraient se chiffrer en dizaines de millions d’euros.
Les services de l’État appellent les citoyens à la prudence, notamment à ne pas cliquer sur de faux liens de connexion envoyés par e‑mail. Les tentatives d’hameçonnage se multiplient depuis l’annonce de la panne, profitant de la confusion générale.
À l’heure où la France renforce sa stratégie de cybersécurité nationale, cette attaque contre La Poste agit comme un électrochoc. Elle révèle la dépendance massive du pays à ses infrastructures numériques et la fragilité de certains maillons essentiels du service public. « Nous ne sommes plus dans le domaine du risque hypothétique : c’est la réalité d’une guerre silencieuse », résume un expert en sécurité informatique.
Pour des millions de Français privés de leurs colis ou de leurs comptes, la question est désormais simple : quand La Poste redeviendra‑t‑elle accessible ? Le groupe promet une remise en service progressive avant la fin de la semaine, mais sans garantie. En attendant, c’est tout un pan du quotidien numérique national qui reste suspendu à un câble.