Jeunes manifestants à Tel Aviv (Photo: Xinhua)

Israël: la colère des laissés-pour-compte d'une politique ultra-libérale

Ils sont en grande majorité plutôt jeunes, ils revendiquent des logements à des coûts accessibles et protestent contre la cherté de la vie. Les laissés-pour-compte de l'économie libérale israélienne ne désarment pas, occupant les places des grandes villes depuis une dizaines de jours. Le mouvement s'étend à présent à la quasi-totalité des localités du territoire.
Ils étaient samedi 13 août près de 100.000 à manifester dans tout le pays, selon les organisateurs, et 50.000 selon la police. Des rassemblements ont eu lieu à Haïfa dans le nord, à Beersheva dans le sud, ainsi qu'à Afula, en Galilée, dans le nord, à Modiin (centre) et Eilat (extrême sud). Partout, le slogan adopté par les manifestants de Tel-Aviv – "Le peuple exige la justice sociale" – était repris.
Le 6 août dernier près de 300.000 manifestants s'étaient rassemblés dans la seule ville de Tel Aviv. Les organisateurs veulent à présent mobiliser le reste du pays de façon à donner au mouvement un encrage national et contraindre le gouvernement de Netanyahu à prendre des mesures concrètes. Ce dernier a tout juste concédé l'installation d'une commission chargée de proposer des réformes dans un mois
Le mouvement semble être largement soutenu par la population. Selon un sondage rendu public mardi, 88 % des israéliens approuvent la contestation et 53 % d'entre eux se disent prêts à rejoindre les manifestants. Il s'agit du premier mouvement de cet ampleur en Israël. De nombreux manifestants font le lien entre les difficultés que rencontrent les classes moyennes et les couches populaires et l'état de guerre permanent avec les palestiniens, selon des témoins. La paix devient progressivement une revendication sous-jacente de la contestation sociale.