Des centaines de citoyens exédés par les agissements des salafistes ont attaqué leurs bases à Benghazi... (DR)

Libye: des manifestants hostiles à Al Qaïda s’en prennent aux groupes salafistes

Aux cris de "le sang des martyrs n'a pas été versé en vain !", "Assez d'Al Qaïda !" ou "Le sang versé pour la liberté ne doit l'avoir été en vain..." des centaines de manifestants ont attaqué vendredi 21 septembre le groupe salafiste d'Ansar al-Charia (les partisans de la loi islamique) le délogeant de la caserne qu'il occupait au centre de Benghazi, dans l'est de la Libye, rapporte l’AFP et Reuters.

Chantant "Libye, Libye", les manifestants, des citoyens excédés, ont pénétré dans les locaux d'Ansar, ont descendu le drapeau de la milice et ont incendié un véhicule dans l'enceinte de la résidence, selon les mêmes sources.

Les manifestants avaient auparavant délogé une autre milice d’un bâtiment de la sécurité libyenne dans le centre de la ville.

Une opération de nettoyage…

Déterminés à poursuivre leur opération de « nettoyage », les manifestants ont ensuite donné l’assaut au quartier général de la brigade de Raf Allah Al-Sahati, un groupe islamiste placé sous l'autorité du ministère de la défense.

Selon l’AFP, des combats à l'arme légère et aux lance-roquettes ont opposé les deux camps durant deux heures, avant que la brigade ne décide de quitter les lieux.

Le président de l'assemblée nationale, Mohamed Al-Megaryef, s'est félicité de la réaction de la population contre les "brigades en dehors de la légitimité".

Les autorités libyennes qui n’ont pas réussi à désarmer ces groupes, dont une faible partie seulement a intégré les forces régulières, n’en restent pas moins prudentes devant ces mouvements populaires, craignant les dérapages.

Le ministre de l'intérieur, Fawzi Abdelali, a mis en cause des personnes "infiltrées entre les manifestants" qui veulent le "chaos et la sédition".