L’hypothèse explosive : et si Macron utilisait l’article 16 ?
En ces temps d’incertitude politique, la rumeur enfle dans les couloirs du pouvoir. Emmanuel Macron envisagerait-il d’activer l’article 16 de la Constitution, celui qui confère les « pleins pouvoirs » au président de la République en cas de crise grave ? L’idée, longtemps inconcevable sous la Ve République, refait surface dans les débats politiques et médiatiques, attisée par un climat de tension inédit.
Un outil constitutionnel aussi légal que redouté
Créé par le général de Gaulle en 1958, l’article 16 permet au chef de l’État de concentrer entre ses mains les pouvoirs exécutif et législatif en cas de « menace grave et immédiate » pesant sur la Nation et les institutions. Depuis plus de soixante ans, il n’a été utilisé qu’une seule fois — en 1961, lors du putsch des généraux à Alger.
Son invocation, aujourd’hui, ferait basculer la France dans une situation d’exception. Le président pourrait alors légiférer par décrets, suspendre certaines prérogatives du Parlement et gouverner sans passer par la voie traditionnelle du débat démocratique. Autant dire que la perspective inquiète jusque dans les rangs de la majorité.
L’article 16, c’est la bombe atomique du pouvoir exécutif
Entre une Assemblée nationale fragmentée, des manifestations sociales récurrentes et une conjoncture économique tendue, le chef de l’État se retrouve acculé. Certains observateurs le disent « tenté » par un recours exceptionnel à cet instrument constitutionnel, arguant d’un blocage institutionnel qui paralyserait les réformes.
Pour d’autres, l’hypothèse tient plus du bluff politique : « L’article 16, c’est la bombe atomique du pouvoir exécutif, explique un constitutionnaliste. On en parle pour effrayer, pas pour l’utiliser. »
Dans la rue, le mot « pleins pouvoirs » résonne dangereusement. Les Français se souviennent du précédent historique de 1961, mais aussi des dérives autoritaires observées dans d’autres démocraties. Sur les réseaux sociaux, certains dénoncent déjà une « dérive monarchique », quand d’autres appellent à « agir vite face au chaos politique ».
Quel que soit le scénario, une chose est certaine : si jamais Emmanuel Macron franchissait le pas, c’est tout l’équilibre des institutions françaises qui serait mis à l’épreuve. Et pour beaucoup, ce serait le signe d’un tournant majeur — peut-être même d’un point de non-retour.