Italie: marée humaine à Rome pour dire stop au génocide à Gaza 

Italie: marée humaine à Rome pour dire stop au génocide à Gaza 

Samedi 8 juin, Rome a été le théâtre d’une mobilisation d’une ampleur exceptionnelle. Plus de 300 000 personnes ont envahi les rues de la capitale italienne pour exiger l’arrêt immédiat du massacre des civils à Gaza. Une mobilisation confirmée par les forces de police, et saluée comme une « réponse populaire massive » par Elly Schlein, cheffe du Parti démocrate. 

Cette marée humaine a pris fin piazza San Giovanni, après avoir traversé le cœur de Rome, sous un soleil éclatant et au rythme des slogans : « Palestine libre ! », « Stop au génocide ! », « Plus jamais ça ».

Au milieu des drapeaux palestiniens, des pancartes dénonçant la complicité des puissances occidentales, et des familles entières venues témoigner leur solidarité, une vérité s’est imposée : la société civile européenne n’est plus dupe. Tandis que les dirigeants se murent dans un silence lâche ou une complaisance criminelle vis-à-vis du gouvernement israélien, les peuples, eux, se lèvent. Cette fracture entre gouvernés et gouvernants devient chaque jour plus visible.

Reconnaître l’État de Palestine 

La manifestation, à l’initiative du Parti démocrate, du Mouvement 5 Étoiles et de l’Alliance des Verts et de la Gauche, a rassemblé aussi bien des militants que des artistes et intellectuels, indignés par la tournure inhumaine du conflit. Sur scène, la voix d’Elly Schlein a résonné avec force : « Le gouvernement doit sortir de son silence complice ! Il est temps de reconnaître l’État de Palestine, comme d’autres pays européens l’ont fait ! ». Le rassemblement s’est achevé sur les notes bouleversantes de Bella Ciao, interprété par le trompettiste Paolo Fresu, comme un hommage à toutes les vies brisées par l’occupation et la guerre.

Pendant ce temps, à Gaza, les bombardements continuent. Samedi soir, neuf nouvelles victimes ont été recensées à Jabaliya et Deir Al-Balah, dont plusieurs femmes et enfants, selon l’agence palestinienne Wafa. Les ONG humanitaires dénoncent un tournant abject, une nouvelle escalade criminelle du gouvernement Netanyahou.

L’alliance avec des brigands qui pillent l’aide

Israël arme désormais des milices, composées de trafiquants, de bandits, supposément hostiles au Hamas, mais dont les activités révèlent une réalité plus sinistre : le pillage de l’aide humanitaire. Ces groupes volent les convois destinés aux déplacés et alimentent le marché noir sous la protection passive, voire complice, de soldats israéliens. 

Face à cette stratégie du chaos, la société civile s’organise. Une flottille humanitaire affrétée par plusieurs ONG et associations pacifistes internationales est attendue ce dimanche dans les eaux de Gaza, porteuse de vivres, de médicaments. Elle brave les menaces et les pressions, bien consciente que l’enjeu dépasse l’urgence matérielle : il s’agit aussi de briser le blocus de l’indifférence.

Mobilisation en France le 14 juin

Cette mobilisation italienne s’ajoute à une série d’initiatives qui prennent forme dans toute l’Europe. Le 14 juin, une grande journée d’action est prévue en France, réunissant syndicats, collectifs, personnalités et simples citoyens, pour exiger la fin du soutien militaire, diplomatique et économique à Israël. De Berlin à Barcelone, de Bruxelles à Marseille, les appels à boycotter, désinvestir, sanctionner (BDS) se multiplient.

Ce basculement de l’opinion publique pourrait bien marquer un tournant. Les tentatives de criminalisation de la solidarité avec la Palestine, les campagnes de diffamation et les accusations infondées d’antisémitisme ne suffisent plus à contenir l’indignation. Une prise de conscience s’installe, profonde, irréversible.

Alors, est-ce le début de la fin pour Netanyahou ? Accusé de crimes de guerre, isolé sur la scène internationale, contesté jusque dans son propre pays, le Premier ministre israélien semble chaque jour plus acculé. La résistance du peuple palestinien, conjuguée à l’éveil des consciences dans les démocraties occidentales, pourrait faire vaciller ce pouvoir pourri par l’impunité.