la manne de la publicité étatique a fait la fortune de nombreux patrons de presse, éditeurs de feuille de choux, affairistes véreux... (DR)

Algérie : menace sur la presse, plusieurs journaux se préparent à mettre la clé sous la porte

L’ANEP, agence publique de publicité, qui réduit le volume des annonces dans la presse met en difficulté financière la grande majorité des titres. Les salariés sont les premières victimes de ce tour de vis justifié par la crise économique.

Ce n’est un secret pour personne : la manne de la publicité étatique a fait la fortune de nombreux patrons de presse, éditeurs de feuille de choux, affairistes véreux qui ont grassement profité des rouages d’un système corrompu.

Les quelques titres de la presse indépendante qui ont pris la liberté d’adopter une ligne éditoriale sans concession à l’égard du pouvoir, qui ont tenté de se soustraire aux sphères d’influence ont très vite été privés d’encarts publicitaires émis par les organismes publics.

C’est le cas des quotidiens Al Khabar, El Watan, Liberté et Le Soir d’Algérie qui parviennent encore à attirer plus ou moins quelques annonceurs privés. Mais encore faut-il que ces derniers soient en mesure de résister aux pressions du pouvoir soucieux de garder la main sur les recettes publicitaires de la presse.

L’ANEP est supposée désormais réguler la distribution de la publicité en fonction de nouveaux critères. Nul n’en sait rien en réalité car ils n’ont pas été rendus publics.

Reste que des centaines de salariés vont être laissés sur le carreau, mis au chômage ou contraints d’accepter des baisses drastiques de leur rémunération. Selon des sources concordantes, plus d’une quarantaine de titres va disparaître du paysage médiatique.