En Égypte, le trafic d'organe est très répandu.

Trafic d’organes : un commerce (très) répandu en Égypte

Les autorités égyptiennes ont arrêté, mardi dernier, un vaste réseau de trafiquants d’organes : 41 individus ont été placés en détention et renvoyés devant la cour d’assise. Ils sont accusés d’avoir vendu les reins de 31 rétribués. 

Nouveau scandale en Égypte. 41 personnes dont des chirurgiens, des cardiologues et des anesthésistes ont été arrêtés selon le site d’information « El yom el sabé ». Leurs chefs d’accusation ? Crimes en bande organisée et trafic d’organes. Ces individus sont également soupçonnés d’avoir abusé de leur autorité auprès de 31 victimes de nationalité égyptienne. D’après les premiers éléments de l’enquête, le réseau était extrêmement organisé et agissait au sein du gouvernorat du Caire et celui de Gizeh.  

Les trafiquants profitaient scrupuleusement de la misère des plus nécessiteux. Ces derniers vendaient leur rein en échange d’une somme d’argent. Les opérations se faisaient dans des établissements clandestins. Les règles d’hygiène et les conditions médicales n’étaient évidemment pas respectées. Les individus ignoraient les complications possibles. Et, en raison des manquements sanitaires, une personne est morte et plusieurs ont été paralysées à vie.

Une fois l’organe retiré, les médecins le transplantaient dans le corps du patient de nationalité étrangère en échange de plusieurs milliers d’euros. Les acheteurs, eux, ne sont pas Égyptiens. La majorité vient du golfe. Toutes les transactions se sont déroulées sans l’approbation du comité supérieur pour l’implantation des organes. Pour rappel, ce type de marché noir a été interdit par le Parlement en 2010. 

Un commerce qui dure depuis 37 ans… 

Monnayer un de ses organes est courant en Égypte. À tel point qu’aujourd’hui, il est possible de vendre et/ou d’acheter un rein voire un enfant sur les réseaux sociaux. Inutile de préciser que pour les trafiquants, cela est très lucratif. L’année dernière, les autorités égyptiennes ont démantelé pas moins de 12 bandes organisées au Caire. Généralement, elles sont localisées dans les quartiers populaires et défavorisés. Un endroit stratégique, car ce sont dans ces rues qu’ils peuvent trouver les donneurs potentiels. 

Un rein à 700 €

En raison de la pauvreté, nombreux sont les Égyptiens qui décident délibérément de céder un de leur rein ou un lobe du foie. Le prix de vente varie entre 700 et 1000€. Selon les Nations unies, l’Egypte est l’un des pays les plus touchés au monde par le trafic d’organes, après la Chine, les Philippines et l’Inde. 

Mais, tous les donneurs ne sont pas consentants. Il arrive que des personnes, notamment les plus vulnérables, se fassent voler leurs organes. En décembre 2011, l’ONG Coalition for Organ-Failure Solutions avait recueilli le témoignage de 57 Soudanais demandeurs d’asile qui se disent victimes de ce processus. D’après l’organisation, sont également concernés des Érythréens, des Éthiopiens, des Somaliens, des Irakiens, des Syriens et des Jordaniens.

Par ailleurs, elle confirme que des milliers d’individus ont été contraints à donner une partie de leur corps. Aussi, dans le Sinaï, des cadavres de migrants ont été retrouvés dépourvus de leurs organes. 

Et, ce marché engendre d’autres types de crimes comme le kidnapping. Des enfants sont parfois arrachés aux mains de leurs mamans dans des centres commerciaux ou dans la foule. Une fois kidnappés, ils sont emmenés dans des appartements pour être tués et dépouillés. Le corps est alors vidé et démembré puis jeter dans la poubelle. Terrible.