Tanger : la « Cité de la Méditerranée » s’annonce comme un nouveau phare du littoral marocain
Un mémorandum d’entente vient d’être signé à Tanger pour donner vie à la «Cité de la Méditerranée», un projet touristique et culturel d’envergure. À la clé : un front de mer transformé, des centaines d’emplois et une nouvelle vitrine pour le Maroc du nord, entre modernité et mémoire maritime.
Tanger n’en finit plus de se réinventer. Après le port Tanger Med et la reconversion de sa zone portuaire, la ville du Détroit s’apprête à accueillir un projet symbolique : la « Cité de la Méditerranée », un complexe intégré pensé comme un nouvel espace de vie, de culture et de tourisme. Le mémorandum signé cette semaine entre l’État marocain, la Société d’aménagement pour la reconversion de la zone portuaire de Tanger (SAPT) et un consortium d’investisseurs privés trace les contours d’un chantier qui ambitionne de redéfinir le rapport de la ville à la mer.
Hôtels, résidences touristiques, espaces d’exposition, commerces, marina, promenades et places publiques : la Cité doit devenir un pôle touristique majeur du bassin méditerranéen. L’idée n’est pas seulement de renforcer l’offre hôtelière, mais d’ancrer Tanger dans une dynamique de création, d’échange et de rayonnement culturel.
Entre promesse d’emploi et défi patrimonial
Les premières projections évoquent plusieurs centaines d’emplois directs et indirects pendant la construction et l’exploitation du site. Les acteurs locaux espèrent en faire un moteur de développement pour le tissu artisanal, la restauration et les services, tout en privilégiant les compétences et les ressources du territoire.
Mais au-delà des chiffres, le projet se veut porteur d’une vision culturelle et méditerranéenne. Des espaces dédiés aux arts et aux rencontres devraient faire de Tanger un lieu de dialogue entre les deux rives, fidèle à sa tradition cosmopolite. « La Cité de la Méditerranée, c’est la promesse d’un Maroc tourné vers la mer, la jeunesse et la création », a déclaré un représentant du ministère du Tourisme lors de la signature.
Sur le port, certains habitants accueillent le projet avec prudence. « On espère que ce ne sera pas une cité pour les riches seulement, mais un lieu vivant, ouvert à tous », confie Youssef Berrada, artisan ferronnier installé à Beni Makada. « Tanger a grandi avec ses pêcheurs, ses dockers et ses artistes. Si la Cité garde cette âme-là, alors oui, ce sera une bonne chose. »
Reste à s’assurer que cette ambition ne se traduise pas par une bétonisation du littoral ni par un effacement des mémoires populaires du port. Car si Tanger regarde vers l’avenir, elle ne peut le faire qu’en restant fidèle à ce qui fait sa singularité : sa culture métissée, son ouverture et sa lumière.
Photo: (DR)