"Aujourd’hui, on a l’impression qu’on veut tout museler, tout contrôler... " (DR)

L’industriel algérien Issad Rebrab au journal Le Monde : «Je suis un électron libre, un homme indépendant»

Interviewé par le quotidien français Le Monde, dans son édition du mardi 17 mai, l’industriel Issad Rebrab s’est exprimé au sujet de la transaction pour l’acquisition du journal Al Khabar contestée par le pouvoir.

« Les journalistes et les actionnaires nous ont sollicités parce qu’ils étaient en difficulté, étant donné que certains cercles du pouvoir leur ont coupé la publicité des organismes publics. El Khabar, qui est un journal indépendant, nous a demandé d’entrer dans le capital du journal pour sauver ses emplois, mais aussi son indépendance », a-t-il expliqué pour justifier l’acquisition en cours.

L’industriel dit avoir répondu favorablement à cette sollicitation parce qu’il est un « entrepreneur citoyen », qu’il veut sauver quelques « 500 emplois » et « défendre la liberté d’expression ». Il se dit confiant et attend que la Justice lui donne raison, si « elle est réellement appliquée ».

« Je suis un électron libre, un homme indépendant, et je pense que je paye les conséquences de ma liberté », a-t-il répondu pour expliquer par ailleurs les obstacles qu’il rencontre pour investir.

« Aujourd’hui, on a l’impression qu’on veut tout museler, tout contrôler, alors que le rôle de l’Etat est d’encourager, réguler et redistribuer la richesse, et pas de la freiner », a déploré Issad Rebrab.

« Aujourd’hui, les Algériens ont besoin d’espérer une vie meilleure. Il est évident que, quand les gens ne trouvent pas d’emploi, quand le pouvoir d’achat baisse et que la crise économique se profile à l’horizon, le désespoir s’installe avec ses conséquences sur la stabilité du pays », en réponse à une question au sujet du moral des algériens.