Détention arbitraire de Salah Hamouri en Israël, le silence complaisant de l’Elysée

Incarcéré en Turquie durant 51 jours sous le coup d’une accusation d’appartenance à une organisation terroriste, le journaliste français Loup Bureau a retrouvé la liberté dimanche 17 septembre. Emmanuel Macron avait demandé, à la fin du mois d’août, à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, sa « libération rapide ». "Les gardiens (de la prison, ndlr) ont commencé à comprendre que je n’étais pas un terroriste, que les faits qui m’étaient reprochés n’étaient pas forcément vrais", a-t-il raconté à son retour en France. Loup Bureau avait été interpellé le 26 juillet en possession de photos où il figurait en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG. Les autorités turques l’on jeté au cachot pour ce seul motif.

Durant cette même période, un homme était également embastillé dans des circonstances tout aussi floues. Le jeune avocat Franco-palestinien Salah Hamouri a été placé en détention administrative pour six mois, le 23 août. Aucune charge n’était alors relevée contre lui. Un juge israélien a tout de même confirmé la mesure à la demande du ministère de la Défense dirigé par Avigdor Liberman, personnalité d’extrême droite farouchement opposé à la paix avec les Palestiniens.

La détention administrative, de triste mémoire, était courante dans l’Afrique du sud de l’apartheid. Elle peut être renouvelée plusieurs fois. Quelque 450 palestiniens végètent dans les geôles israéliennes sous ce régime de l’arbitraire absolu. Salah Hamouri risque fort de subir ce même supplice, sans jamais savoir pour quel motif juridique précis il est détenu.

Au plan politique en revanche, l’on devine bien les raisons de cet acharnement à son encontre. Le jeune avocat s’est mis à la disposition de l’association Addameer de défense des prisonniers palestiniens. Du coup, l’Etat hébreu estime qu’il présente un danger pour sa sécurité.

Les soutiens de Salah Amouri en appellent sans arrêt au chef de l’Etat français pour une intervention auprès de Tel Aviv. L’Elysée et le Quai d’Orsay font la sourde oreille. Il s’agit pourtant d’un ressortissant français qui subit une décision totalement injustifiée. Peut importe, Macron se garde bien d’embarrasser son « ami » Netanyahou. Tout comme il n’a pas un mot au sujet de la poursuite de la colonisation, du blocus abominable de Gaza et des crimes commis au quotidien par les forces de sécurité israéliennes en territoires occupés.

La mobilisation pour la libération du jeune Franco-palestinien ne faiblit pas pour autant. L’histoire retiendra le sort injuste de Salah Hamouri, preuve éclatante de la complaisance française à l’égard de l’occupation israélienne en Palestine.