Algérie : la ville de Bou Ismaïl sous le choc, une agression filmée provoque une onde de colère nationale
Les images d’une brutalité rare ont fait trembler le pays. En quelques heures, la vidéo d’une agression violente à Bou Ismaïl, près de Tipaza, est devenue virale. Son auteur présumé, Hicham El-Wahrani, a été arrêté grâce à la mobilisation sans précédent des internautes et des habitants.
Une scène d’horreur, filmée comme un trophée. On y voit un jeune homme à terre, le visage en sang, battu sans relâche par plusieurs individus. Les coups pleuvent, les cris résonnent. Au centre du groupe, un certain Hicham El-Wahrani dirige la violence, tandis qu’un complice immortalise la scène avec son téléphone. L’espace est étroit, l’atmosphère suffocante. Et pourtant, c’est bien sur les réseaux sociaux que l’horreur va exploser.
Une vidéo virale, une nation outrée
En quelques heures, la séquence circule sur Facebook, TikTok et X. Les internautes sont sidérés. Les partages se comptent par milliers, les appels à la justice par dizaines de milliers. Les visages des agresseurs, clairement visibles, déclenchent une véritable chasse numérique. Les citoyens se mobilisent, échangent des informations, et alertent les forces de l’ordre.
Moins de quarante-huit heures plus tard, la traque porte ses fruits : le principal suspect est localisé à Oued Fodda, entre Chlef et Aïn Defla. Interpellé par des citoyens, il est remis à la gendarmerie. Un soulagement pour une population abasourdie, mais toujours en colère.
Une réponse ferme des autorités
Le ministère de la Justice a réagi sans attendre. Dans un communiqué, il a assuré que « toute violence filmée et diffusée sera poursuivie avec la plus grande sévérité ». La Gendarmerie nationale et la DRS ont intensifié leurs opérations contre les bandes criminelles, particulièrement dans les zones urbaines sensibles. Des descentes coordonnées seraient déjà en cours pour identifier les autres protagonistes de la vidéo.
Une société à bout face à la montée de la violence
Cette affaire met en lumière un phénomène inquiétant : la recrudescence de la violence de rue et la banalisation de sa diffusion sur les réseaux. Ces dernières années, les autorités ont renforcé les lois pour lutter contre les bandes organisées et les agressions filmées, conférant aux services de sécurité des pouvoirs étendus pour démanteler ces réseaux. Mais la colère populaire montre que la société, elle, réclame plus qu’une réponse judiciaire — elle exige un retour à la sécurité, à la dignité et à la justice.
Bou Ismaïl, jadis paisible ville côtière, restera longtemps marquée par cette scène d’horreur devenue symbole d’une génération en perte de repères.