La photographie illustre largement le 77è Musc'art avec Didier Leclerc et Jean-Paul Rouvier

Le 77è Musc’art à Côté Mer à Frontignan plage, a reçu deux invités artistes photographes venus du Gard, pour parler de leur travail-passion et établir avec le public, au nombre de 25 personnes ce soir-là, un dialogue fort intéressant, sur les questions que l’on peut se poser aujourd’hui sur la production de toutes ces images venues de tous côtés et qui inondent la « toile » à chaque instant.

Angela Mamier, toujours à l'accueil de "ses" artistes.

On peut considérer Didier Leclerc et Jean-Paul Rouvier, animateurs de « l’Atelier 89 » depuis 30 ans comme des experts en la matière, par leur réflexion permanente sur l’image comme par leur pratique, même si leur communauté d’esprit et d’amitié, ne produit pas les mêmes….images quand il s’agit d’exposer.

Jean-Paul Rouviet (au micro) et Didier Leclerc, en plein dans les images

Didier Leclerc, après avoir fait un historique de la photo à travers l’inévitable Nadar avec sa profession de foi et l’évocation de souvenirs familiaux, s’est posé beaucoup de questions sur « le réel », le «statut ambigu de la   photo » et la fausseté de l’image manipulatrice, d’où la distance à prendre avec elle, surtout quand elle sort du labo de photoshop, qui déforme le réel. Mais il n’ a toutefois pas hésité à relier la photo à la poésie et au merveilleux, tout en disant qu’elle avait un rapport avec la mémoire, le passé et la mort et qu’elle « tord le cou à notre complaisance visuelle ». D’où cette autre question : « Est-ce qu’on ne voit pas ce qu’on s’attend à voir, sur cette photo, image du réel ? ». L’image est donc « fausse et manipulatrice » et « il ne faut pas tout gober tel quel ».

Le public est intervenu pour différencier réalisme et naturalisme et en citant Cocteau « Je suis un mensonge qui dit la vérité » !

...avec une invitée de marque: Moni Grego

 

L’ami Jean-Paul Rouvier, lui, après les photos « à réfléchir », toutes en ombres et lumières de Didier, a présenté sur l’écran ses photos qui impliquent toujours le mouvement du photographe tourné vers les traditions régionales gardoises, l’environnement et le patrimoine, les arènes et la tauromachie ayant marqué son premier projet. Puis avec ses photos retravaillées, il a vraiment prouvé combien il se comporte en sportif en mouvement, pour prendre ses clichés !

Le  thème de l’environnement gardois s’est d’ailleurs prolongé avec la lecture de plusieurs poèmes du regretté André Vinas, éminent écrivain amoureux de ses racines gardoises perdues, que les deux artistes ont lu,

L'émotion, présente chez Vincent, le fils d'André Vinas

en présence de Vincent le fils d’André, lui aussi amoureux de la belle photo et aussi sensible que son père aux liens qui relient l’homme à la nature. Cet hommage a trouvé une magnifique conclusion avec ces paroles d’André Vinas « Nous mourrons de ne plus aimer le temps » qui ont illustré des photos qui fixent ce temps, pour mieux en montrer son intensité et son éternité.

Un fabuleux repas, servi par les soins de Stéphanie, l’hôte de Côté Mer, a rassemblé une bonne partie de ce public fidèle, avisé car amoureux d la culture que Musc’art voudrait continuer à diffuser.