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CAN 2025 : L'Algérie à Rabat, entre préparation sportive et tempête médiatique artificielle

Rabat, Décembre 2025 – À peine posés sur le sol marocain pour la CAN 2025, les Fennecs se sont retrouvés au cœur d'une tempête médiatique. Portrait royal prétendument caché, dattes et lait refusés, "sanctions" imaginaires contre Mahrez : les polémiques s'enchaînent, révélant moins des incidents réels qu'une volonté manifeste de déstabilisation dans un contexte de tensions algéro-marocaines exacerbées.

La première accusation, relayée notamment par bladi.net, affirme que la délégation algérienne aurait dissimulé un portrait du Roi Mohammed VI à l'hôtel Marriott de Rabat. Une « entorse aux usages d'hospitalité », selon ces sources. Pourtant, aucune preuve tangible ne vient étayer cette allégation. Les images montrent un portrait posé sur un trépied improvisé – et non accroché au mur comme le veut l'usage officiel. L'hôtel, établissement privé, n'est d'ailleurs soumis à aucune obligation légale en la matière. Ce schéma rappelle étrangement les accusations infondées de la CAN féminine en juillet 2025, où l'on prétendait que les Algériennes avaient masqué les logos marocains.

Autre polémique : le refus des joueurs de consommer le lait et les dattes traditionnels à l'aéroport de Rabat-Salé. Scandale pour certains, simple protocole sportif pour qui connaît le haut niveau. Les staffs médicaux imposent des règles strictes : aucune consommation d'aliments non contrôlés par les nutritionnistes de l'équipe. Dans un contexte de relations diplomatiques rompues depuis 2021, la précaution sanitaire prime sur la symbolique.

Entre manipulation médiatique et pression politique

La machine à rumeurs s'est également emballée autour d'une séance d'entraînement. Des titres racoleurs annonçaient Riyad Mahrez et Hadj Moussa "sanctionnés" par le groupe. La réalité ? Un simple "toro" où les perdants reçoivent des tapes amicales – un rituel de cohésion pratiqué dans tous les clubs du monde. Vladimir Petkovic, le sélectionneur, a balayé ces bruits de couloir pour se concentrer sur la préparation tactique de ses 28 joueurs.

Ces incidents s'inscrivent dans une longue séquence de frictions entre les deux pays. Depuis la rupture diplomatique d'août 2021, chaque interaction devient potentiellement conflictuelle. Le football, qui devrait servir de pont, se transforme en caisse de résonance des tensions politiques. Pour le supporter, gagner contre le "frère-ennemi" devient une question d'honneur national. Pour les politiques, une opportunité de galvaniser les foules.

La CAF, dirigée par Patrice Motsepe, se retrouve en position d'équilibriste. Elle doit garantir la sérénité de toutes les délégations tout en ménageant le pays hôte, qui a investi des milliards dans cette vitrine internationale. Des officiers de liaison supplémentaires ont été dépêchés auprès de l'équipe algérienne – signe d'une inquiétude réelle au sein de l'instance panafricaine.

Face à ce climat délétère, quelques voix tentent de rappeler les liens fraternels unissant les deux peuples. D'anciens joueurs, des intellectuels évoquent la culture commune, l'histoire partagée. Mahrez et Bounou, rappellent-ils, se respectent mutuellement dans les clubs européens. C'est peut-être là que réside l'espoir : que les footballeurs eux-mêmes donnent l'exemple sur le terrain.

Pour les Fennecs, l'enjeu est désormais clair : rester dans leur bulle. Les polémiques ne marquent pas de buts. La meilleure réponse aux tentatives de déstabilisation restera la performance sportive. Il est temps que le sifflet de l'arbitre couvre le bruit des rumeurs, et que le talent de Mahrez, Gouiri et Bennacer reprenne ses droits. La CAN 2025 mérite d'être une fête du football africain, pas le théâtre d'une guerre des nerfs.

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