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Algérie. Annaba 2025 : un festival du film méditerranéen sous le signe de la diversité et des débats

Du 14 au 20 décembre 2025, la ville d’Annaba a vibré au rythme du cinéma méditerranéen. Pour sa nouvelle édition, le Festival du film méditerranéen d’Annaba a rassemblé des cinéastes venus d’Espagne, de Grèce, d’Égypte, du Maroc et bien sûr d’Algérie, confirmant son statut de grand rendez-vous culturel du Maghreb et du bassin méditerranéen.

Durant une semaine, le public a découvert une sélection exigeante de longs-métrages, documentaires et courts venus des deux rives de la Méditerranée, explorant des thèmes sensibles comme l’identité, l’exil, la jeunesse et les mutations sociales. Le jury, présidé par la réalisatrice algérienne Yamina Bachir-Chouikh, a salué « une édition audacieuse, ouverte et résolument moderne ».

Un palmarès équilibré et des hommages marquants

Le Grand Prix du Festival a été attribué au film grec "Sous les oliviers de la mer Égée", une fresque poétique sur la résilience insulaire face à la crise climatique. Le prix du meilleur documentaire est revenu à l’Espagnol Antonio Molina pour "Los hijos del viento", un portrait sensible de migrants marocains en Andalousie. Côté algérien, la réalisatrice Souhila Maïza a décroché le prix du jury pour son film "Le sable et la mémoire", salué pour sa force visuelle et sa profondeur humaine.

Le festival a également rendu hommage à deux figures emblématiques de la culture maghrébine : la regrettée Assia Djebar, dont une rétrospective a été projetée, et le réalisateur marocain Nabil Ayouch, invité d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Une édition sous tension artistique

Mais cette édition 2025 n’a pas été exempte de débats. Le retrait de la projection du film égyptien "Les Filles du Nil" — en raison de divergences politiques et de pressions locales — a suscité de vives réactions dans la communauté artistique. Plusieurs cinéastes ont dénoncé une forme de censure culturelle contraire à l’esprit d’ouverture du festival. La direction a, de son côté, défendu une décision « de prudence » sans remettre en cause « la liberté d’expression artistique ».

Malgré cette polémique, le festival a attiré un public nombreux et enthousiaste, avec une fréquentation estimée à plus de 25 000 spectateurs. Les projections en plein air sur la corniche d’Annaba et les masterclasses animées par des réalisateurs méditerranéens ont rencontré un succès populaire indéniable.

Un pont culturel entre les deux rives

Le Festival du film méditerranéen d’Annaba 2025 confirme ainsi sa vocation : être un espace de dialogue, d’émotion et de création entre les peuples de la Méditerranée. En plaçant la diversité artistique et la liberté de ton au cœur de sa programmation, Annaba s’impose plus que jamais comme une capitale culturelle du Maghreb ouverte sur le monde.

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