Coronavirus : Les épidémiologistes estiment qu'il faudra au moins deux ans pour trouver un vaccin

Coronavirus : course contre la montre pour trouver un antidote

Après la mort d'un premier patient en France mercredi, une course contre la montre s'est engagée pour trouver un traitement contre la propagation du coronavirus. 

Aucun antécédent de voyage n'a été enregistré pour ce premier français décédé du coronavirus. Le Covid-19 qui commence à se propager en France et dans plusieurs pays fait monter la pression sur les laboratoires. Ils ne disposent pour l'heure d'aucun traitement efficace.

Les épidémiologistes estiment qu'il faudra au moins deux ans pour trouver un vaccin. Un délai horizon trop lointain qui a amené certains chercheurs à explorer les pistes de traitements utilisés contre d'autres maladies pour freiner la progression du coronavirus. 

Selon Didier Raoult., directeur de l’Institut Méditerranée à Marseille, la réutilisation de médicaments contre le paludisme  (la chloroquine) pourrait être une solution contre la progression de la pneumonie provoquée par le Covid-19.

Ce spécialiste des maladies infectieuses a affirmé que «cette infection est peut-être la plus simple et la moins chère à soigner de toutes les infections virales» . Il  se base sur une étude clinique de trois chercheurs chinois publiée le 19 février dans la revue BioScience Trends.

La spéculation pour calmer les esprits ? 

Certains chercheurs sont plus réservés quant à l'existance de remèdes immédiats contre le coronavirus. Selon Xavier Lescure, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Bichat, l'affirmation de Didier Raoult est trop hative. 

«Un médecin doit être un saint Thomas, insiste Lescure. Il doit s’appuyer sur des faits et là, je n’en vois pas la couleur. Par expérience, j’observe que, quand des chercheurs démontrent l’efficacité d’un traitement, ils publient leurs résultats bruts, pas de simples recommandations de traitement, comme c’est le cas. J’attends des preuves.»

Pour lui l’annonce des scientifiques chinois a été faite dans le but de rassurer une population traumatisée. Pour l'heure seul un protocole de traitement gradué a été élaboré. Des médicaments peuvent être administrés pour contrer les effets constatés de la maladie. Ils n'ont bénéficié d'aucun test clinique ni d’autorisation de mise sur le marché pour cet usage.

Ce que l'on sait en revenche, c'est  que l'âge est déterminant. Alors que les enfants semblent à l’abri (aucun décès ni forme grave de l’infection n’ayant été identifiés), les plus de 70 ans payent le prix fort : 30 % à 40 % des décès sont dans cette tranche d’âge. La mortalité  augmente également lorsque les patients présentent des pathologies vasculaires, hypertension ou infarctus du myocarde. Autre facteur discriminant : le sexe. Face au Covid-19, les femmes sont plus résistantes que les hommes.