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Bouches-du-Rhône : les urgences submergées par la grippe, 17 médecins réquisitionnés

La situation est critique dans les hôpitaux des Bouches-du-Rhône. Face à l'épidémie de grippe et de bronchiolite qui frappe la région PACA, la préfecture a pris une mesure exceptionnelle : la réquisition de 17 médecins généralistes jusqu'au 4 janvier. Une décision qui illustre l'ampleur de la crise sanitaire dans le département.

Aux urgences de l'Hôpital Nord à Marseille, c'est la saturation depuis trois semaines. Plus de brancards disponibles, pas assez de box pour accueillir les malades. Nous sommes tellement submergés de patients qu'il y a des gens qui sont obligés, malheureusement, de devoir attendre des examens dans le couloir, témoigne le Dr Noémie Pardet, médecin praticienne aux urgences.

Les chiffres sont alarmants. Le département enregistre une hausse de 17% des admissions aux urgences par rapport à la même période en 2024. À l'hôpital de Salon-de-Provence, Frédéric Peyras, responsable des urgences, constate des pics à 165 patients par jour contre une moyenne habituelle de 115.

Un département en première ligne

Les Bouches-du-Rhône détiennent un triste record : c'est l'unique département de France métropolitaine dont les carences de permanence de soins ambulatoires (PDSA) dépassent 50%. Cette fragilité structurelle explique en partie l'ampleur de la crise actuelle.

La région PACA est désormais en alerte rouge épidémique selon Santé Publique France. Dans le Var et les Bouches-du-Rhône, plusieurs établissements ont déclenché le Plan Blanc pour faire face à l'afflux de patients. La semaine dernière, la grippe et les syndromes grippaux ont occasionné 2 000 passages aux urgences dans la région, conduisant à près de 450 hospitalisations.

Les 17 médecins réquisitionnés par la préfecture sont mobilisés dans les secteurs de Martigues, La Ciotat et Aubagne, particulièrement touchés par les carences de gardes. Cette mesure, qui court du 25 décembre au 4 janvier, vise à soulager les urgences hospitalières en maintenant une offre de soins de ville pendant les fêtes.

Le pic épidémique est attendu dès la semaine prochaine. Les autorités sanitaires appellent les personnes fragiles à se faire vacciner et recommandent à la population d'adopter les gestes barrières. Cette crise n'épargne pas que la France : au Royaume-Uni, le NHS fait face à une épidémie qualifiée de sans précédent, avec 2 660 hospitalisations quotidiennes.

On est dans un système de soins malade, résume un responsable du Samu des Bouches-du-Rhône, dont les équipes croulent sous les appels relevant normalement de la médecine générale. Une situation qui pose la question, au-delà de l'urgence immédiate, de la pérennité du modèle de soins dans les territoires les plus fragiles.

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