Le 11 janvier, 100 000 personnes avaient participé à la marche « Je Suis Charlie » lancée par le Club de la presse de Montpellier. ( © N.E)

Le Club de la Presse LR condamne la censure de Midi Libre Béziers face à Ménard !

Après le SNJ, c'est maintenant le Club de la Presse de Montpellier et du Languedoc-Roussillon qui monte au créneau contre la censure d'un article rédigé par Arnaud Gauthier, journaliste de l'agence biterroise de Midi Libre, au sujet du flingue « ami » de Robert Ménard, le maire « droite ultra » de Béziers.

Le 19 février, après la censure d'un article dédié à la campagne publicitaire de Robert Ménard louant le révolver comme un « ami » de la police municipale de Béziers, le communiqué syndical de la rédaction de Midi Libre était tombé ici, sur le site national du Syndicat National des Journalistes :

« Par crainte dʼêtre poursuivi pour diffamation, Olivier Gérolami a demandé le retrait dʼun papier signé du chef d'agence de Béziers dans l'édition locale. Cet article était intitulé "Robert Ménard dégaine" et nʼavait rien de diffamant. Vers 23 heures, le papier de notre confrère est donc passé à la trappe et a été remplacé par une dépêche AFP non signée. Au grand mécontentement de la rédaction de Béziers et de bien au-delà. »

Ce vendredi 27 février, c'est le Club de la presse de Montpellier et de sa région qui sort l'artillerie lourde. Médiaterranée diffuse ici l'intégralité de son communiqué de presse surtitré « Midi Libre Béziers » et titraillé  :

"Médias et FN : comment travailler sereinement ?"

« Suite à la réunion de son Conseil d'Administration hier soir, le Club de la presse tient à apporter son total soutien à la rédaction de Midi Libre Béziers et à son chef d’agence Arnaud Gauthier.

En effet, un article de la rédaction biterroise à propos de la campagne choc du mairie de Béziers sur l’armement de la police municipale devait paraître dans le quotidien le 12 février. Or, à la dernière minute, le directeur de la publication du journal, Olivier Gérolami, a décidé son retrait de crainte, a-t-il expliqué, d’une plainte pour diffamation du maire de la ville allié, on le sait, du  Front National.

Le SNJ a dénoncé "un choix calamiteux" qui a "désavoué et fragilisé" la rédaction de Béziers "face à un élu qui n'en attendait (...) pas tant". La Société Civile des Journalistes de Midi Libre (Sojomil), quant à elle, estime que "l'indépendance de la rédaction a été bafouée".

 Le Club de la presse regrette lui aussi cette défiance d’un patron de presse  vis-à-vis de ses journalistes. Il s’indigne d’une censure qui  ressemble à une démission face au devoir d’informer et de débattre.

 Le Front national traite rudement les journalistes. Aux journalistes de ne pas se laisser intimider et de continuer coûte que coûte leur travail d’enquête. Une tâche d’autant plus difficile qu’à l’approche des échéances électorales, dans cette région où l’extrême-droite est bien implantée, les relations se crispent avec les municipalités FN, ou proches du FN. A Béziers, bien sûr, mais aussi à Beaucaire, où, début février, le maire frontiste, Julien Sanchez, a refusé de répondre à un journaliste de Canal + dont il "doutait de l’objectivité"

Ces pressions, c’est clair, visent à obtenir des journalistes une approche complaisante dans le traitement des pouvoirs conquis localement par  l’extrême-droite. N’oublions pas que ces pressions ne sont pas nouvelles et qu’elles restent aussi, soyons lucides, la tentation de beaucoup de pouvoirs en place dans cette région.

"Je suis Charlie" avait été le cri de ralliement de la grande manifestation du 11 janvier. Dans cet esprit, le Club de la presse, fidèle à sa mission, appuie la résistance des journalistes de cette région à la volonté de contrôle de l’information qui anime les nouveaux maires de la droite ultra. »