Macron au plus bas : 25% de confiance, un record depuis son arrivée à l'Élysée
La cote de confiance du président Emmanuel Macron a retrouvé en décembre 2025 son niveau le plus bas depuis son élection en 2017. Avec seulement 25% d'opinions favorables, le chef de l'État perd les quatre points gagnés en novembre et voit deux tiers des Français annoncer qu'ils ne regarderont pas ses voeux du Nouvel An.
Les chiffres sont sans appel. Selon le baromètre mensuel Toluna/Harris Interactive pour LCI, réalisé les 22 et 23 décembre auprès de 1 099 personnes, Emmanuel Macron retrouve son étiage le plus bas depuis son accession à la magistrature suprême. Une rechute brutale après le léger rebond de novembre.
Pour Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Toluna/Harris, l'explication tient en une phrase : la séquence internationale s'étant quelque peu éloignée, le président de la République est plus jugé au regard des enjeux nationaux qu'en novembre dernier. Autrement dit, les Français ont tourné la page des sommets diplomatiques pour se recentrer sur leur quotidien. Et le verdict est sévère.
Les voeux présidentiels boudés par les Français
Signe de cette désaffection croissante, près de deux tiers des Français (62%) affirment qu'ils ne regarderont pas les traditionnels voeux présidentiels du 31 décembre. Seuls 37% assurent qu'ils les suivront en direct. Ils étaient 40% l'année dernière et 43% il y a deux ans. Une érosion constante qui témoigne d'une lassitude grandissante à l'égard de l'exécutif.
Cette défiance ne profite guère à la classe politique dans son ensemble. Toutes les personnalités sont en recul en cette fin d'année, selon le baromètre. Jordan Bardella, président du Rassemblement National, reste néanmoins en tête avec 42% de confiance, juste devant Marine Le Pen à 39%. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau suit à 30%.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu, lui, maintient difficilement le cap avec une cote de confiance pratiquement stable à 34%. Un score qui reste supérieur à celui de son président, illustration d'une cohabitation de fait où Matignon semble mieux résister que l'Élysée aux vents contraires de l'opinion.
Cette situation rappelle les heures sombres de la crise des Gilets jaunes, quand la popularité présidentielle avait atteint des abysses comparables. Mais à l'époque, Emmanuel Macron avait su rebondir grâce au Grand débat national. Cette fois, à deux ans de la fin de son second mandat, les marges de manoeuvre semblent plus réduites.
La crise politique française s'installe dans la durée. Entre une Assemblée nationale fragmentée, des réformes contestées et une défiance généralisée envers les institutions, le chef de l'État peine à retrouver la dynamique qui l'avait porté au pouvoir. Les Français, eux, semblent avoir tourné la page bien avant la fin du quinquennat.