Un Algérien libérable de Guantanamo pourrait trouver asile en France
Un Algérien âgé de 29 ans, Nabil Hadjarab, détenu à Guantanamo depuis février 2002 est considéré comme libérable par l’armée américaine. Amnesty International et l'ONG britannique Reprieve (spécialisée dans la défense des prisonniers menacés de mort ou de torture à l'étranger) ont appelé Paris à lui accorder l'asile.
Nabil Hadjarab a passé plus de six ans en France dans une famille d'accueil quand il était enfant et n'a aucun lien familial en Algérie. Il a admis s'être rendu en Afghanistan via Londres et avoir participé à des camps d'entraînement, mais a affirmé n'avoir jamais combattu et est depuis plus de deux ans considéré comme "libérable" par la justice militaire US.
Dans une lettre datée du 9 octobre 2008, il a dit sa "peur" d'être envoyé contre son gré en Algérie. "Je ne souhaite pas retourner là-bas (...) La France est véritablement chez moi. Je demande à la France ou à un autre pays, où je puisse être en sécurité, de m'accepter".
"Nous avons contacté le gouvernement français, qui nous a indiqué faire actuellement une enquête sur son cas", a déclaré Amnesty International. "Nabil Hadjarab ne représente aucun risque que ce soit en matière de sécurité, c'est l'armée américaine elle-même qui l'a annoncé", a précisé de son côté l'avocate américaine Cori Crider, membre de Reprieve, qui défend le jeune homme et l'a rencontré à plusieurs reprises à Guantanamo.
Les ONG souhaitent que la France et d'autres pays européens acceptent de recevoir d'ex-prisonniers afin d’accélérer la fermeture de Guatanamo. D’autant que Barak Obama a récemment reconnu que cette fermeture allait prendre plus de temps que prévu.
"De nombreux pays européens se sont rendus complices de l'administration Bush, notamment en participant au programme de détention secrète ("rendition") de la CIA" a affirmé Cori Crider. "Donc ils partagent une responsabilité commune dans le fait de trouver une issue à ce problème".