Explosion des actes de violences faites aux femmes en Algérie
En Algérie, les violences faites aux femmes sont à la hausse. Selon les chiffres connus, près de 4500 cas ont été enregistrés durant les six premiers mois de 2008, soit un niveau identique à celui de l’année 2001, selon les chiffres communiqués à l'APS par les services de police (bureau national de la protection de l'enfance de la délinquance et de la femme victime de la violence).
La statistique rendue publique par la même source parle d’elle même, indiquant le seuil alarmant atteint par ces actes de violences. Les chiffres sont sûrement en deçà de la réalité, sachant que toutes les victimes ne se signalent pas. Le phénomène prend sans surprise une ampleur particulière dans les grandes villes, Alger, Oran et Annaba.
Les pouvoirs publics algériens ne semblent pas se préoccuper de cette situation. Notons toutefois que le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, préconise une législation plus «sévère» contre la violence.
Il propose que l'acte de violence envers la femme soit assorti d'une circonstance aggravante et l’adoption d’une loi permettant le déclenchement d'une procédure judiciaire sur le simple témoignage du voisinage.
«porter la main contre une femme doit être assorti d'une circonstance aggravante, comme c'est le cas chez nos voisins en Tunisie», a-t-il dit estimant que «tout acte de violence contre les femmes est une violation de leurs droits fondamentaux à la vie, à la sécurité et à la dignité et constitue un délit intolérable et déshonorant».
Mais il est peu probable que de tels propos soient entendus par les députés, dont c’est là le dernier souci dans un contexte de branle-bas de combat électoral pour les présidentielles.
La violence en chiffre
Selon les statistiques fournies par les services de police : 2 675 femmes ont été victimes de violences physiques, 1 359 ont été maltraitées, 144 ont subi une violence sexuelle, 107 ont été harcelées et 4 ont été carrément éliminées physiquement.
15,8% des agresseurs de ces femmes sont les conjoints, 4,21% des amants ou des fiancés, 3,21% sont des frères, 2,9% des ascendants, 0,77% des pères et 72% sont des étrangers (voisins, collègues...).
L'âge des victimes varie de 26 à 75 ans : 28% ont de 26 à 35 ans, 25% ont entre 18 et 25 ans, 21% entre 36 et 45 ans, 13% entre 46 et 55 ans, 5,9% entre 56 et 65 ans, alors que 1,7% sont âgées de plus de 75 ans.