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L’année 2009 en France : vers de plus en plus de travailleurs pauvres

En France, l’année 2009 s’annonce à forte tonalité sociale, avec la hausse continue du chômage et la baisse du pouvoir d’achat. Salariés, retraités, chômeurs et notamment les jeunes, vont être durement affectés par les retombées de la crise financière internationale.

Aussi, les organisations syndicales appellent-elles en commun à une journée nationale de mobilisation interprofessionnelle, privé et public, le 29 janvier 2009. Elles veulent ainsi frapper un grand coup pour inciter le gouvernement à mesurer les risques, réels, d’explosion sociale.

Le tableau est de plus en plus noir en effet. Plus de 7 millions de personnes vivotent déjà avec moins de 800 euros par mois. Et la pauvreté pourrait dangereusement faire tache d’huile, avec l’application,à partir de juillet 2009, du « revenu de solidarité active » (RSA), pilotée par Martin Hirsch, ancien président d’Emmaüs France devenu « haut commissaire » en charge de ce dossier sensible dans le gouvernement Fillon.

Hirsh veut mettre du  beurre dans les épinards des laissés-pour-compte accrochés aux minima sociaux. Il est animé par les meilleures intentions. Le fait est seulement qu’il reste enfermé dans une logique qui tend à guérir le mal par le mal.

En permettant de combiner de manière permanente de petits jobs et un revenu d’assistance, le RSA, qui a suscité une grande agitation médiatique, ouvre grande la porte à la précarité. Il encourage la multiplication du travail en miettes.

Pourquoi donc les employeurs se priveraient-ils de ce cadeau qui leur permet de puiser à leur guise, et au moindre coût, dans cette armée de chômeurs qui ne cesse de grossir aux portes de l’ANPE ? La belle aubaine.

Sans compter qu’au même titre que les chômeurs, les « bénéficiaires » du RSA peuvent se faire sucrer leur revenu de subsistance s’ils ne se résignent pas à accepter une offre dite « raisonnable » d’emploi.

Partant de l’idée, trop simple, qu’une partie des sans-emploi ne trouve pas d’intérêt financier à se remettre au travail, la démarche du RSA détourne en fait des véritables causes du non-retour à l’emploi : les salaires trop bas, le temps partiel imposé et les mauvaises conditions de travail, notamment dans les secteurs du bâtiment et de la restauration.

Idée séduisante et qui passe bien dans l’opinion, la recette de Martin Hirsch ne fait en réalité qu’institutionnaliser la précarité. Elle crée une nouvelle catégorie de travailleurs pauvres.

Sauf à vouloir absolument prendre le risque d’une situation sociale explosive en 2009, Nicolas Sarkozy a vraisemblablement intérêt à mettre un frein à sa politique de démantèlement du modèle sociale Français. A mettre en sourdine les sacro-saintes réformes qui font le lit de la pauvreté en France.
 

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