France : Fabien Roussel (PCF), «Nous avons gagné contre l’apartheid. Nous gagnerons pour la Palestine.»

France : Fabien Roussel (PCF), «Nous avons gagné contre l’apartheid. Nous gagnerons pour la Palestine.»

Ce mercredi 4 juin, sous la coupole du siège du Parti communiste français (PCF), une voix a pris toute son ampleur: celle d’un peuple écrasé, bafoué, dépossédé — le peuple palestinien. Aux côtés de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), le PCF a organisé une conférence historique. 

Historique, car c’est la première fois qu’un tel rassemblement politique et international a lieu en France pour exiger la reconnaissance pleine et entière de l’État de Palestine, dans les frontières de 1967, et dénoncer les crimes commis à Gaza et en Cisjordanie occupée.

Ce que d’autres murmurent du bout des lèvres, ou, à l’image des socialistes et de la droite, refusent même de prononcer, le PCF l’affirme sans détour : un génocide est en cours. Et la France officielle détourne le regard.

63 % des Français veulent la reconnaissance de l’État palestinien

Depuis des décennies, ce parti est resté fidèle à une ligne : celle du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Hier, l’Algérie, le Vietnam, l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, la Palestine. Dans les travées du siège communiste, il y avait ce jour-là une mémoire vivante, une mémoire combattante. L’ombre de Georges Marchais dialoguait avec le souvenir de Yasser Arafat, et les mots de Fabien Roussel ont résonné avec la force des causes justes : « Nous avons gagné contre l’apartheid. Nous gagnerons pour la Palestine. »

À l’heure où les grandes capitales occidentales manifestent par centaines de milliers — Berlin, Londres, Amsterdam — la France semble sourde, immobile, paralysée par une diplomatie frileuse. Et pourtant, 63 % des Français veulent la reconnaissance de l’État palestinien, 58 % soutiennent un embargo sur les produits israéliens. 

Mais que pèse l’opinion publique face à la realpolitik ? À cette question, le PCF répond par l’action. À Marseille, ses militants tracts en main, pétitions à la volée, réveillent les consciences que les médias dominants anesthésient.

Le journal L’Humanité, seul média à couvrir avec constance les crimes israéliens, vient de signer un titre qui fera date : oui, un génocide est en cours à Gaza. Ses journalistes ont souvent risqué leur vie pour documenter ce que d’autres refusent d’appeler par son nom. L’histoire retiendra qui a eu le courage de dire, d’écrire, de dénoncer.

L’impunité n’est pas un droit. La souffrance palestinienne n’est pas une fatalité

Cette parole libérée, c’est celle d’une coalition mondiale en construction. Juristes, universitaires, syndicats, parlementaires européens, forces progressistes arabes, tous étaient là, unis par une exigence : cessez-le-feu immédiat, levée du blocus, application du droit international, reconnaissance sans condition de l’État palestinien, droit au retour des réfugiés.

L’heure n’est plus à la neutralité. Comme l’a rappelé Maryse Artiguelong (FIDH), « ce ne sont pas les historiens qui doivent juger le génocide à Gaza, c’est la justice internationale, maintenant. » L’entreprise coloniale d’Israël, soutenue par des puissances complices, doit être stoppée. L’impunité n’est pas un droit. La souffrance palestinienne n’est pas une fatalité.

Et si Emmanuel Macron ose, enfin, reconnaître la Palestine, ce ne sera pas un acte de bravoure, mais de rattrapage. Il rejoindra, tardivement, la majorité de ses concitoyens et les centaines de milliers de voix qui, dans le monde, réclament une chose simple : la paix par la justice.

Le 14 juin prochain, une mobilisation nationale est appelée. Deux mots d’ordre : cessez-le-feu et reconnaissance immédiats. Il est temps que la France cesse d’être le maillon manquant de la solidarité internationale.