Gaza : Netanyahou extermine les palestiniens en les affamant, Macron parle de « honte »
Par N.TPublié le
Alors que la famine frappe massivement la population de Gaza, Emmanuel Macron s’en tient à une condamnation verbale minimaliste. Face à un drame que l’ONU qualifie de « génocide en cours », la France, pourtant en capacité d’agir, choisit l’inaction et les mots creux.
Une famine organisée
Depuis plus de deux mois, aucun convoi humanitaire n’est autorisé à entrer dans la bande de Gaza. Pas un sac de farine, pas une goutte d’eau, pas une dose d’insuline. Israël, par décision politique assumée, a fermé toutes les voies d’approvisionnement, exposant plus de 2,1 millions de personnes à une catastrophe humanitaire sans précédent. Le dernier rapport des agences onusiennes est alarmant : 1,5 million d’habitants se trouvent aujourd’hui aux stades les plus critiques de la faim. Près de 470 000 Gazaouis seraient déjà en situation de “catastrophe”.
Les images en provenance du territoire sont insoutenables. Des enfants de six ans n’en paraissent que deux. Les visages sont décharnés, les regards vides. La faim, ici, n’est pas une conséquence collatérale : elle est une arme. Le docteur Mustafa Barghouti, président de la Palestinian Medical Relief Society, l’affirme sans détour : « Pour Netanyahou, la famine est une arme comme une autre. L’objectif est clair : forcer les Palestiniens à quitter leur terre. »
Macron, des mots pour éviter les actes
Interrogé mardi soir sur TF1, Emmanuel Macron a qualifié la situation d’« inacceptable » et évoqué « une honte » en parlant des actions du gouvernement de Benyamin Netanyahou. Une formule qui, malgré sa gravité apparente, révèle en réalité une stratégie de prudence politique. Car, à la question de savoir si les opérations israéliennes peuvent être qualifiées de génocide, le président français a esquivé : « Ce n’est pas à un responsable politique d’employer ces termes, c’est aux historiens de le faire. »
Un refus de nommer l’indicible, alors que l’ONU, par la voix du chef de ses opérations humanitaires Tom Fletcher, alerte explicitement sur « un génocide en cours ». Devant le Conseil de sécurité, Fletcher a lancé un appel direct : « Allez-vous agir pour empêcher un génocide ? » Il a dénoncé les conditions «inhumaines» imposées à Gaza, les morts, les famines, les destructions, les maladies, l’obstruction systématique des opérations humanitaires. Un tableau que les ONG les plus présentes sur le terrain, comme Médecins du Monde ou le Programme alimentaire mondial, confirment point par point.
Trump comme alibi
Mais Emmanuel Macron préfère renvoyer la responsabilité vers Washington. « Celui qui a le levier, c’est le président Trump », a-t-il déclaré. Comme si la France, puissance diplomatique de premier plan, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, et influente au sein de l’Union européenne, était démunie face à la tragédie en cours. Ce discours d’impuissance est un faux-semblant. La France dispose bel et bien de moyens d’action concrets.
Elle pourrait faire pression pour suspendre les accords d’association entre l’Union européenne et Israël, qui prévoient une coopération économique en contrepartie du respect des droits humains – clairement violés. Elle pourrait reconnaître immédiatement l’État de Palestine, comme l’a récemment annoncé l’Irlande. Elle pourrait convoquer une conférence internationale, rompre certaines coopérations diplomatiques, et porter le dossier devant la Cour pénale internationale.
La crainte de heurter
Pourquoi alors cette inaction ? Pourquoi cette prudence qui frise la complaisance ? Parce qu’Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs, redoute un affrontement frontal avec les relais d’influence pro-israéliens en France. Parce qu’il préfère ne pas diviser. Parce qu’il espère sans doute que des mots creux suffiront à donner le change.
Une stratégie largement relayée par les médias dominants, qui diffusent les déclarations du président sans jamais les mettre en perspective, sans les confronter aux faits, sans poser la question qui dérange : que fait réellement la France, aujourd’hui, pour sauver les enfants de Gaza de la mort par famine ? Trop souvent, cette reprise passive des éléments de langage présidentiels sert de cache-misère à une politique étrangère incapable d’assumer ses responsabilités.
L’histoire jugera
Le silence tue. La prudence complice de la France n’est pas neutre : elle encourage, par son inaction, la poursuite d’un crime massif. À Gaza, des dizaines de frappes israéliennes continuent chaque jour de tuer des civils. À Jabaliya ou Khan Younès, on ramasse les corps, on soigne les blessés comme on peut, entre les ruines, sans matériel, sans médicaments, sans espoir.
Les générations futures demanderont des comptes. Elles interrogeront ce moment de bascule où le monde entier a vu, su, compris… et s’est tu. Emmanuel Macron, et avec lui toute une partie de la diplomatie européenne, aura alors à répondre : pourquoi n’avons-nous rien fait ? Pourquoi avons-nous laissé la faim tuer un peuple sous nos yeux ?