"Parce que c’est l’air du temps, on doit se soumettre à des interrogatoires de flics", a déclaré France Jamet au micro de Le D'Oc. (Capture d'écran)

France Jamet (FN) a-t-elle bénéficié d'un emploi fictif auprès de l’eurodéputée Joëlle Mélin ?

Alors que Marine Le Pen se trouve empêtrée dans plusieurs affaires notamment celle de possibles emplois fictifs à l’Union Européenne, l’élue frontiste France Jamet se trouve aujourd’hui dans le collimateur de la presse avec les révélations du nouveau média Le D’Oc fondé par Benjamin Téoule.

« FN : France Jamet a-t-elle été l’assistante fictive d’une eurodéputée hors-sol ? », c’est la grave question que pose Le D’Oc :

« Fille d’Alain Jamet – co-fondateur du FN avec Jean-Marie Le Pen -, élue dans l’opposition à la Ville de Montpellier, à la Métropole et à la Région dont elle préside le groupe, convoite également l’investiture pour les législatives sur la 1re circonscription (Palavas, Lattes, Villeneuve-lès-Maguelone…) », « France Jamet, membre du bureau politique du Front national, a aussi été employée en tant qu’assistante de l’eurodéputée Joëlle Mélin. »

« Cet emploi s’est étendu de 2014 à, selon elle, décembre 2016, même si le site Internet du Parlement européen la répertorie toujours comme assistante locale », souligne Benjamin Téoule, mais le gros problème c’est que « dans le landerneau de la politique régionale, le poste occupé par France Jamet auprès d’une députée européenne reste méconnu » : « Journalistes spécialistes des questions politiques en région, collaborateurs de cabinets, assistants parlementaires, élus… Un nombre important d’entre eux, contactés par Le D’Oc, affirment tous ne pas être informés de cette activité professionnelle ».

Pire, souligne le journaliste Benjamin Téoule :

« Pour ceux qui ont côtoyé de près France Jamet par leur engagement politique, les témoignages sont quasiment identiques : "Je n’étais pas au courant", relève Marie-Christine Aubert, ancienne secrétaire départementale du FN 34, qui a cessé ses responsabilités en 2015. Charles Galtier, proche d’Alain Jamet, collaborateur historique du FN au Conseil régional Languedoc-Roussillon, va dans le même sens : "je ne savais pas mais ça ne me choque pas". Seul Djamel Boumaaz, second sur la liste FN conduite par France Jamet aux dernières municipales de Montpellier, livrera une autre version. "Je l’ai appris en septembre 2015, quelques mois avant les régionales. A l’époque, il ne fallait pas le répandre, il y avait l’enjeu des investitures. Mais je reconnais que cette nouvelle a été l’objet d’une rupture avec France", explique le conseiller municipal qui n’a jamais été encarté dans la formation politique de Marine Le Pen. »

Interviewée sur ces questions par Le D’Oc, France Jamet livre des explications que chacun appréciera en voici quelques-unes, prises dans le vrac, que chacun appréciera :

« Je suis ni députée, ni ministre », « c’est moins existentiel qu’un mandat avec l’onction démocratique. Dans l’absolu, la politique c’est une chose mais le reste, c’est confidentiel. Ce n’est pas parce qu’on fait de la politique que l’on doit permettre à n’importe qui de mettre son nez n’importe où. Moi, je suis droite dans mes bottes » ; « Parce que c’est l’air du temps, on doit se soumettre à des interrogatoires de flics. La transparence n’exige pas de se dénuder ni de s’exhiber. (…) Les organismes comme Anticor ont été créés pour empêcher le Front national d’accéder au pouvoir » ; « Je ne vis pas de mes mandats, j’ai un crédit immobilier, ma voiture à crédit, mon téléphone à crédit, je ne vis pas sur un grand train de vie. Ce que les citoyens veulent, ce sont des élus qui travaillent avec un statut de l’élu ».

Comme le souligne Benjamin Téoule aujourd’hui au micro de Médiaterrranée, alors que la police et les médias examinent de près la situation d’une vingtaine d’assistants sont soupçonnés d’avoir été payés par le Parlement, avec l’argent des contribuables européens, tandis qu’ils étaient au service du Front national au siège du parti, à Nanterre, la question qui se pose aujourd’hui pour France Jamet comme pour les autres c’est « est-ce qu’elle travaillait pour le Front National ou pour son eurodéputée dans le cadre de cette rémunération ? »

Problème, au vu de ce qu’explique France Jamet et rapporte Le D’Oc, son activité était pour le moins vague et tombe donc sous le coup d’une forte suspicion d’emploi fictif sur laquelle seule la justice est apte à se prononcer. A suivre ! 

Pour lire l'intégralité de l'enquête c'est par ici sur Le D'Oc !