Moncef Marzouki lors de son arrivée à Tunis après la chute de Ben Ali (DR)

Tunisie: Moncef Marzouki élu sans surprise président de la République

L’Assemblée constituante Tunisienne a élu lundi 12 décembre Moncef Marzouki, 66 ans, dirigeant du Congrès pour la République (CPR, gauche nationaliste) par 153 voix pour, 3 contre, 2 abstentions et 44 votes blancs sur un total de 202 votants, parmi les 217 députés.

M. Marzouki était le candidat de la coalition tripartite majoritaire au sein de l'Assemblée regroupant trois partis politiques : le Mouvement Ennahdha (89 sièges), le Congrès pour la République (CPR) et le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL).

Le président élu sera investi mardi après une prestation de serment au Palais présidentiel de Carthage, sa première mission sera de désigner le chef du gouvernement, qui devrait être l'islamiste Hamadi Jebali.

«La présidence pour moi est un nouveau départ, un nouveau métier, des compétences à acquérir, un grand défi», a déclaré Moncef Marzouki, dédiant sa première pensée aux martyrs de la révolution.

Moncef Marzouki est le fondateur du Congrès pour la République (CPR), un parti de gauche nationaliste créé en 2001. Il est Salué par les uns comme «une personnalité intègre» au «parcours irréprochable», tandis que d’autres lui reprochent de s’être allié aux islamistes d’Ennada.

«Il ne faut pas prendre Ennahda pour les talibans de la Tunisie, c'est quand même une fraction modérée de l'islamisme », rétorquait-il à ses détracteurs. Il y a selon lui «des lignes rouges» sur lesquelles il ne transigera pas : «les libertés publiques, les droits de l'homme, les droits de la femme, de l'enfant.»

Docteur en médecine de l'université de Strasbourg en 1973, il a été professeur de médecine à l'université de Sousse (Sud-Est) de 1981 à 2000. Il entre en 1980 à la Ligue tunisienne des droits de l'homme, dont il deviendra président neuf ans plus tard, avant d'en être exclu en 1994 par les partisans de Ben Ali.