Solidarité sélective : le droit international pour l'Ukraine, le silence pour Gaza affamée

Solidarité sélective : le droit international pour l'Ukraine, le silence pour Gaza affamée

À Gaza, la famine n’est pas une conséquence malheureuse de la guerre : c’est une arme. Amnesty International accuse Israël de mener une « campagne de famine délibérée ». Tandis que les chancelleries européennes ne cessent de parler du droit international en Ukraine, elles détournent le regard de l’un des crimes les plus flagrants de notre temps.

« L’arme de la faim », voilà l’expression terrible qui résume aujourd’hui la vie dans la bande de Gaza. Les bombardements ne suffisaient pas : Israël a choisi d’affamer délibérément plus de deux millions de Palestiniens. Dans un rapport publié le 18 août, Amnesty International est catégorique : la malnutrition généralisée, l’effondrement du système de santé et la destruction du tissu social ne sont pas des “dommages collatéraux”, mais le résultat intentionnel de politiques planifiées.
La famine est désormais un instrument assumé d’un projet plus vaste : anéantir un peuple, vider un territoire de ses habitants, et achever par la faim ce que les bombes n’ont pas encore détruit.

Deux poids, deux mesures : l’aveuglement raciste de l’Europe

Le contraste est saisissant. À Bruxelles, Paris ou Berlin, les plateaux de télévision résonnent des larmes versées pour l’Ukraine, des indignations répétées contre Moscou, du rappel incessant au droit international. Mais Gaza ? Silence. Quand des enfants palestiniens meurent de soif ou de faim, quand les hôpitaux ne sont plus que des morgues, aucune indignation ne traverse les chancelleries européennes.
Cette hypocrisie n’a pas d’autre nom que le racisme. Les vies palestiniennes ne comptent pas. L’universalisme tant vanté s’effondre face à l’apartheid israélien. Les mêmes qui s’émeuvent du sort des enfants ukrainiens détournent les yeux des cadavres d’enfants palestiniens.

Un projet colonial assumé

Pendant que Gaza est transformée en camp de la faim et de la mort, l’extrême droite israélienne poursuit son autre front : la colonisation en Cisjordanie. Bezalel Smotrich, ministre des Finances et suprémaciste juif revendiqué, a annoncé une nouvelle colonie qui coupera la Cisjordanie en deux et isolera définitivement Jérusalem-Est. Le projet E1, longtemps gelé, est réactivé pour empêcher toute perspective d’État palestinien.
C’est la même logique à l’œuvre : éradiquer la présence palestinienne, annexer l’ensemble des territoires et faire advenir le « Grand Israël » rêvé par Netanyahu et sa clique de criminels de guerre.

Le Premier ministre israélien a balayé d’un revers la mobilisation massive de dimanche 17 août contre la poursuite de la guerre à Gaza. Il n’en a cure, il sait qu’en réalité, cette protestation, aussi importante soit-elle, n’a aucune chance d’aboutir sans un véritable soutien des pays occidentaux. De ce côté-là, il ne craint rien, tandis que les sociétés civiles dénoncent en permanence l’horreur en cours, leurs dirigeants restent de marbre. Ils murmurent de vagues menaces de sanctions, mais se couchent lâchement devant les lobbys israéliens

L'ultime étape du génocide en cours

Depuis des mois, les ONG n’ont cessé de mettre en garde : la famine généralisée est l’ultime étape d’un génocide en direct. Amnesty International, déjà en avril, dénonçait l’entreprise d’extermination. Aujourd’hui, ses conclusions ne laissent aucun doute : Israël a méthodiquement mis en place les conditions de la destruction d’un peuple.
À Gaza, il ne reste plus rien : pas d’eau potable, pas d’électricité, pas de médicaments. Les convois humanitaires sont bloqués. Les hôpitaux débordent d’enfants rachitiques. La combinaison mortelle de la faim et de la maladie a un nom : le crime de génocide.

L’urgence d’agir

Combien de temps encore l’ONU, l’Union européenne et les gouvernements occidentaux vont-ils tolérer cette politique d’anéantissement ? Combien de morts faudra-t-il pour briser le mur du silence ?
L’urgence est absolue : il faut mettre fin à l’impunité de Netanyahu et de sa clique, exiger des sanctions immédiates, suspendre toute coopération militaire avec Israël, saisir la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Car ce qui se joue à Gaza dépasse Gaza. C’est la crédibilité même du droit international qui est en jeu. Si l’on laisse Israël affamer un peuple sans conséquence, alors plus aucune limite n’existe.

En 1948, la Nakba. En 1982, Sabra et Chatila. En 2023-2025, Gaza. L’histoire palestinienne est une suite ininterrompue de catastrophes provoquées. Pourtant, le monde répète « plus jamais ça ». Les peuples, eux, ne sont pas dupes. De Johannesburg à Marseille, de New York à Buenos Aires, les manifestations de solidarité s’enchaînent. Les syndicats, les associations, les mouvements de jeunes réclament justice.
C’est dans cette mobilisation populaire, dans cette solidarité transnationale, que réside la seule réponse possible.