Stéphane : "J'ai dû assister à un spectacle d'une violence inouïe, le jeune violent allant jusqu'à prendre son élan pour écraser la tête du mec avec son pied à terre, comme sur un ballon de football".

Témoin du tabassage de la gare de Montpellier Saint-Roch, il raconte et dénonce !

Témoin direct de la violente agression survenue vendredi matin entre 5h et 5h15 devant la Gare Saint-Roch de Montpellier, Stéphane raconte et dénonce ces tristes événements pour Médiaterranée.

Le dégoût. C'est le sentiment qui résume le mieux ce que ressent aujourd'hui Stéphane*, témoin de la très violente agression dont a été victime, juste sous ses yeux, un jeune de 21 ans :

« J'ai été présent du début à la fin de cette triste scène. Il était 5h du matin, j'arrivais devant la gare pour attendre le premier tram à l'arrêt de la rue Maguelone et là j'ai vu un jeune couple qui était déjà là. Âgé d'une vingtaine d'années, le garçon qui mesurait à peu près 1 mètre 60 agressait verbalement sa compagne à coups de ''je vais niquer ta mère'', ''espèce de petite pute'', en lui attrapant une ou deux fois les cheveux. Je suis intervenu en lui disant gentiment de se calmer, il m'a poussé, mais ça s'est arrêté là. C'est à ce moment que 4 garçons un peu éméchés sont arrivés, ils sortaient sans doute du "Panama".

Face aux agressions verbales que le jeune de quartier continuait à déverser sur sa copine, l'un d'entre-eux lui a dit un peu plus virulement qu'il ne fallait pas se comporter ainsi avec une fille et là ça a complètement dégénéré, le jeune qui était dans un état d'énervement total a lynché celui qui venait d'arriver, pendant que ses trois copains déguerpissaient ! Quand j'ai vu leur fuite j'étais sidéré, parce que justement, juste avant, je me disais qu'à 5 nous n'aurions pas de mal à maîtriser la situation. Au lieu de ça, j'ai dû assister à un spectacle d'une violence inouïe, le jeune violent allant jusqu'à prendre son élan pour écraser la tête du mec avec son pied à terre, comme sur un ballon de football ! Ce n'est qu'à ce moment là, qu'un de ses trois collègues est revenu mais c'était trop tard, la victime avait déjà été mise à terre et lynchée. Deux trois passants qui ont aussi essayé d'intervenir au passage ont été obligés de s'esquiver pour éviter les coups de ce fou de colère qui semblait comme possédé ! Voyant que tout le monde appelait la police et face à l'arrivée d'un homme qui sortait de la gare et d'un barman du coin de la gare, il est reparti à pied avec sa copine vers la place de la Comédie... »

 

L'agresseur présumé a été placé en garde-à-vue vendredi à 10h. « Le dossier est bouclé », a indiqué la police quelques heures plus tard à Stéphane qui souhaite témoigner auprès de la justice pour que ce grave acte de violence soit condamné comme il se doit.

Ultraviolence

Las de voir régulièrement de telles scènes d'horreur à Montpellier, de minuit à 5 h du matin, Stéphane qui, depuis ces actes affreux, culpabilise de ne pas avoir pu empêcher la mise à terre du jeune passant, s'indigne également. Pas contre les gens qui ont comme lui (Médiaterranée insiste sur ce point), fait tout ce qu'ils pouvaient pour s'interposer au risque de leur intégrité physique, mais contre la lâcheté sidérante des trois compagnons de soirée qui ont abandonné ainsi leur ''ami'' à son triste sort, ainsi que sur l'absence de forces de l'ordre dans ce centre de passages réputé sensible : 

« Nous sommes en plan Vigipirate, il y a de très nombreuses agressions devant la gare et en centre-ville, et il n'y a ni police, ni militaires à ces heures-ci, c'est très regrettable quand on voit l'ampleur de cette violence... »

 

Présent du début à la fin de l'incident, Stéphane a pris son tramway quand la police est arrivée sur les lieux et se tient à la disposition de la justice en espérant aussi que des mesures de sécurité seront prises dans ce secteur...

N.E

(*). Le prénom a été changé.