France : Bernard Kouchner plus que jamais sur un siècle éjectable
Le ministre des Affaires étrangères, symbole de «l’ouverture » voulue par Nicolas Sarkozy en 2007 serait de plus en plus marginalisé au sein du gouvernement et préparerait déjà ses bagages.
La dérive droitière de l’exécutif sur le terrain de la sécurité a de toute évidence accentué son isolement. Le ministre avait déclaré qu’il fut à un moment sur le point de jeter l’éponge, avant de se raviser.
"C'est important de continuer. S'en aller, c'est déserter, c'est accepter", avait-il alors expliqué.
Selon un sondage BVA-Canal+ du 3 septembre, 57 % des Français interrogés estiment que son bilan est "inefficace" au Quai d'Orsay, et 53 % jugent qu'il aurait dû démissionner en raison de la politique sécuritaire du gouvernement.
Autre fait pour le moins significatif : la gestion de la crise des otages français au Niger. Selon un journaliste de RTL, qui a accompagné le ministre ce week-end en Haïti, M. Kouchner lui aurait confié : "sur nombre de dossiers comme celui des otages, l'Elysée ne m'informe plus", ajoutant que ses "relations avec Sarkozy ont été très dures ces trois derniers mois".
Les propos rapportés par le journaliste ont été aussitôt démentis par les services du Quai d'Orsay. Sur le dossier des otages, un communiqué assure que M. Kouchner est "pleinement impliqué" dans l'affaire et reste "régulièrement informé de la situation".
Le ministre "dément formellement les propos qui lui ont été attribués" et selon lesquels il aurait remis sa démission au mois d’août.
"Une telle présentation est non seulement mensongère, s'agissant de ses relations avec le président de la République, mais également irresponsable dans le contexte actuel, où toutes les autorités de l'Etat sont mobilisées pour obtenir la libération de nos compatriotes détenus en otage", fait valoir le ministère.
L’évènement fait évidement sourire au Parti socialiste, où les commentaires égratignent Bernard Kouchner. "C'est assez curieux de voir des ministres qui pensent qu'ils vont être partis à une date qu'ils ne connaissent pas et qui sont toujours en fonctions. Résultat, ils ne travaillent pas", a constaté le porte-parole socialiste, Benoît Hamon, qui parle d'"un spectacle assez lamentable".
Source: agences