Les Montpelliérains ne savent toujours pas quelle sera la tête de liste socialiste en 2014. ( © N.E)

Montpellier : C'est l'heure de vérité pour la désignation du candidat PS aux municipales !

Qui sera le candidat du PS à Montpellier pour les prochaines élections municipales de mars 2014 et quel sera son mode de désignation ? La question est inscrite à l'ordre du jour du bureau national du PS qui se tiendra ce soir, à Solférino. A couteaux tirés...

Pour aider à éclairer la décision du bureau national du PS, les membres de la commission électorale où siège des représentants de toutes les motions ont été consultés. Cette instance nationale chargée d'enregistrer les candidatures dans les communes de plus de 20 000 habitants, de vérifier leur conformité et de rendre parfois certains arbitrages, a été saisie, ces derniers jours, par Christophe Borgel, le secrétaire national du PS chargé aux élections, qui devra rendre compte des avis exprimés devant le bureau national, ce soir.

C'est Hussein Bourgi, le secrétaire de la fédération socialiste de l'Hérault, qui l'annonce à Médiaterranée, en rappelant que si elle n'est pas tranchée ce 10 septembre, la désignation de la tête de liste du PS aux élections municipales de Montpellier en 2014, devra l'être au plus tard lors du bureau national de mardi prochain. Une ritournelle qui a chroniquement été entendue ces derniers mois, les instances nationales repoussant sans cesse, de façon très surréaliste, la fixation de règles claires et précises, quant au mode de désignation du candidat socialiste aux élections municipales de Montpellier.

L'exception montpelliéraine

En effet, alors que les questions qui se posent singulièrement à Montpellier ont déjà été tranchées dans la plupart des villes de France et de Navarre (comme à Marseille, où le processus des primaires citoyennes a été engagé depuis belle lurette, tandis que dans les têtes de listes socialistes ont déjà été désignées dans de très nombreuses communes), l'affaire n'est toujours pas entendue dans la huitième ville de France...

Son mille-feuille administratif est pourtant unanimement administré par des élus socialistes avec Hélène Mandroux, maire sortante candidate à sa propre succession ; Jean-Pierre Moure, président de Montpellier Agglomération, également candidat au fauteuil de maire ; André Vézinhet, président du Conseil Général de l'Hérault et Christian Bourquin, président de la Région Languedoc-Roussillon. Fort d'une telle main mise sur l'échiquier politique local, il est particulièrement étonnant que le PS se soit enlisé, mois après mois, dans un scénario à la Dallas qui semble ne jamais devoir s'arrêter.

Même la torpeur de l'été n'est pas vraiment parvenue à imposer une trêve dans la lutte que se livrent les ''concurrents'' d'Hélène Mandroux que sont Jean-Pierre Moure, Philippe Saurel et Laurent Beaud. Alors qu'Hélène Mandroux venait tout juste de prendre ses congés d'été, Jean-Pierre Moure a en effet trempé sa plume dans son encrier pour écrire à son tour à Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, comme le maire de Montpellier l'avait fait.

Du haut de sa légitimité de maire sortante, Hélène Mandroux avait renouvelé, à la faveur de sa missive, sa proposition de rassemblement autour de sa candidature. Dans son courrier adressé à Harlem Désir, Jean-Pierre Moure a pour sa part demandé à ce que des primaires militantes soient organisées avant de lancer une pétition dans ce sens auprès des militants socialistes. 

La tension monte

Choses qui avaient immédiatement déclenché l'ire de Philippe Saurel et de Laurent Beaud, le premier estimant, comme André Vézinhet et Hélène Mandroux que le fichier, des adhérents n'est pas fiable, puisqu'il serait touché par « la main du diable », selon l'expression du patron du Conseil général ; tandis que le second, pourtant partisan d'une véritable démocratie militante, a émis ce communique de presse lapidaire : « Quelle ne fut pas la surprise du candidat, issu de la base militante, de voir à son tour, Jean Pierre Moure écrire à Harlem Désir son inquiétude vis à vis de la situation, et de voir, avec une pointe de mauvais goût, le président de la communauté d’Agglomération se désoler que ''les négociations n’ont pas abouti et, pire, sont instrumentalisées médiatiquement par certains'' et demander à rendre la parole aux militant(e)s alors qu’il fut l’un des protagonistes de la réunion marseillaise ».

Sur ces entrefaites, l'été a enfin pris ses droits quelques semaines, sans que le PS, compétent dans le choix du mode de désignation du candidat socialiste en vertu des statuts du parti, ne prenne plus de décision sur le cas de Montpellier. La rentrée politique est donc très vite arrivée avec la tenue, ce vendredi, d'une conférence de presse organisée à l'Atelier-Ville, le QG de Jean-Pierre Moure, où celui-ci a présenté une grande part de « son équipe de campagne ». Avec notamment Patrick Vignal comme directeur de campagne ; Julie Frêche, au rang de responsable du projet ; et Serge Fleurence à la présidence de son comité de soutien. Une véritable dynamique de campagne électorale que Hélène Mandroux a pourfendue en ces termes :

« Annoncer son équipe de campagne quand on demande en même temps le vote des militants pour départager les candidats, c'est au mieux une faute d'anticipation, au pire l'aveu d'un vote très organisé ! Je m'attendais à plus de pudeur et plus de respect !

Je continue à penser qu'une autre voie est possible pour unir et réussir avec les talents de tous !

Il ne faudra pas compter sur moi pour participer à une mascarade qui fait insulte au bon sens des Montpelliérains ! J'ai proposé une solution de rassemblement et je continue à penser qu'elle est la seule à permettre de préserver notre Ville de ruptures et de fractures. »

Pas de doute, à ce rythme, il y aura du sang et des larmes. Une situation qui inquiète nombre de militants socialistes, comme le résume, à elle seule, l'analyse de ce militant socialiste qui, de retour de l'université d'été de la Rochelle, avait posé la question ainsi, auprès de Médiaterranée : « soit le PS, au niveau national, s'intéresse à l'avenir de la huitième ville de France et désigne Mandroux comme candidate à sa propre succession, soit il s'avère prêt à la perdre en allant dans la direction d'un vote interne qui sera contesté et source de divisions ».

Epilogue ?

Reste donc à savoir qu'elle sera la conclusion rendue par le bureau national et, surtout, quelles seront ses répercussions sur le plan local, alors qu'aujourd'hui l'élu montpelliérain Michaël Delafosse songe lui aussi à présenter sa candidature à la candidature, en cas de scrutin interne. Un scrutin auquel Hélène Mandroux et Philippe Saurel ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne participeraient pas, quitte à se mettre en retrait du parti. A suivre...

Mise à jour du 11 septembre, à 00h45 : Les membres du bureau national du PS ont décidé de ne rien décider, ce mardi 10 septembre, en évacuant purement et simplement la question de l'ordre du jour. Le suspense perdure donc toujours, quant à la désignation du candidat socialiste pour les élections municipales de mars 2014, à Montpellier.     

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