Donald Trump dans les bras des monarchies arabes, Gaza meurtrie aux oubliettes
Par red avec agencesPublié le
Le président américain Donald Trump a entamé ce mardi 13 mai une visite de quatre jours en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis, un déplacement axé sur le renforcement des alliances économiques et sécuritaires avec les monarchies du Golfe. Mais une absence notable marque cette tournée : Israël, pourtant allié historique des États-Unis, n’est pas à l’agenda. Un choix qui interroge, tant il contraste avec la tradition diplomatique américaine.
Gaza, la grande oubliée
Alors que la famine s’aggrave à Gaza, la question palestinienne reste absente des discussions médiatisées. Pourtant, l’Arabie saoudite et les Émirats, alliés clés de Washington, pourraient jouer un rôle décisif en conditionnant leur coopération économique à des mesures urgentes pour sortir les Gazaouis de l’enfer.
« Où est la solidarité arabe ? Les dirigeants du Golfe ont les moyens d’agir, mais préfèrent signer des contrats d’armement plutôt que de sauver des vies », dénonce un responsable d’une ONG opérant à Gaza
L’exclusion d’Israël de ce périple n’est cependant pas anodine. Elle intervient dans un contexte de relations de plus en plus tendues entre Donald Trump et Benyamin Netanyahou, dont le gouvernement d’extrême droite est régulièrement critiqué pour son obstination à vouloir poursuivre le massacre à Gaza. Les récentes initiatives américaines semblent confirmer cette distanciation :
Libération lundi 12 mai sans implication d’Israël d’Idan Alexander, dernier ressortissant américain captif après des négociations directes entre Washington, les Houthis au Yémen et le Hamas.
Fin unilatérale des frappes au Yémen : Le 6 mai, Trump a annoncé l’arrêt des bombardements contre les Houthis, sans exiger la cessation de leurs attaques contre Israël, une décision qui a surpris à Jérusalem.
Négociations avec l’Iran : les pourparlers sur le nucléaire iranien se poursuivent entre les États-Unis et Téhéran, laissant Netanyahou hors du jeu.
« Trump semble considérer Israël comme un partenaire encombrant, dont les demandes freinent sa marge de manœuvre », analyse un diplomate européen sous couvert d’anonymat.
Egoïsme et lâcheté
L’objectif principal de Trump reste commercial : relancer l’industrie américaine via des contrats mirifiques. A titre d’exemple : 3,5 milliards de dollars de missiles vendus à l’Arabie saoudite, 600 milliards de dollars d’investissements saoudiens promis aux États-Unis d’ici 2029, pétrole bon marché. L’augmentation de la production par l’OPEP+ arrange Trump, soucieux de maintenir des cours bas.
« Ces monarchies savent que pour influencer Washington, il faut nourrir le complexe militaro-industriel américain », souligne Hasan Alhasan, de l’International Institute for Strategic Studies.
En court-circuitant Netanyahou, Trump envoie-t-il un signal fort ? Les États-Unis privilégient désormais leurs intérêts économiques et une approche pragmatique au Moyen-Orient, quitte à mécontenter Israël. Reste à savoir si les pays du Golfe rompront avec leur égoïsme et leur lâcheté habituels pour saisir cette occasion et peser en faveur de Gaza.