Crise sanitaire : les salariés se sentent en danger chez Amazon

Il n'y pas de Coronavirus chez Amazon !

Depuis plusieurs jours, les voix s’élèvent contre le géant du e-commerce américain qui semble sourd aux appels de ses salariés face aux risques qu’ils encourent en continuant à travailler alors que les conditions de sécurités sanitaires sont jugées insuffisantes.

Amazon refuse de rémunérer tout salarié qui s'aventurerait à s'absenter volontairement pour se protéger des risques liés à la situation sanitaire actuelle.

Amazon ne veut rien entendre

Ce matin, le ministre de l’économie et des finances a dénoncé des “pressions inacceptables” sur France Inter. Malgré les propos du ministre, Amazon campe sur ses positions :

« La santé et la sécurité de nos salariés restent nos priorités absolues. Nous respectons tous les droits de nos salaries, dont le droit de retrait. Nous avons pris des mesures fortes pour assurer la sécurité sur nos sites et continuons à ajuster nos processus en appliquant strictement les recommandations du gouvernement et des autorités sanitaires locales, accompagnant l’adoption immédiate de toute nouvelle consigne par nos salariés. »

L’entreprise met en avant le fait qu’elle a poussé les meubles des salles de repos et de repas pour permettre le respect des distances de sécurité.Les tournées de nettoyages ont été multipliées et les employés ont pour obligation de désinfecter leur poste. Même les pauses ont été réorganisées pour réduire les contacts entre employés.

Côté légitimité, le groupe se présente comme un service essentiel en temps de crise sanitaire. Les livreurs ne sont censés traiter qu’avec les entrepôts de produits essentiels (domestiques, médicaux, alimentaires, pour enfants…).

Des congés sans solde pour éviter la contagion

Dans les entrepôts certains salariés estiment que les consignes trop peu respectées et que les moyens de protection (comme le gel hydroalcoolique) manquent. Parfois, il est impossible de respecter les distances de sécurité, notamment lors des pointages de début et de fin de travail, les points de contacts sont nombreux sur les rampes de sécurité.

Les ressources humaines du groupe ne veulent rien entendre et n’hésitent pas à menacer de ne pas rémunérer les salariés qui désireraient s’absenter. Le réponse adressée à un salarié craignant pour sa santé est on ne peut plus claire.

« Les conditions d’hygiène sur le site [de Lauwin-Planque, dans le Nord] sont conformes aux règlements par rapport au coronavirus. La situation de travail ne présente aucun danger grave et imminent et, conformément à la position du gouvernement, un droit de retrait n’est pas justifié. Et toute absence du poste ne serait pas rémunérée. »

A noter que trois absences non justifiées peuvent mener au licenciement définitif.  Les 370 salariés du site Lauwin-Planque ayant demandé un droit de retrait se sont vu opposer un refus ferme de la part de la direction. Une partie d’entre eux se sont résignés à poser leur congés ou même à demander des congés sans solde pour éviter toute contagion.

Chez les livreurs, l’inquiétude grandit. Sur tweeter on peut retrouver le message de Pakito qui dénonce les risques pris pour acheminer les colis en temps et en heure auprès des clients.

Capture du tweet : Pakito on Twitter: "Salut, j'suis livreur Amazon, je n'est pas le droit d'aller voir ma famille, mes amis. Parcontre je doit livrer 87 clients dans la journée, toucher 87 interphone, porte, lumière. Macron nous a oublié. FAITE TOURNÉE SVP #COVID2019 #ConfinementGeneral… https://t.co/xiGHrx5Tg1"

Les livreurs de Marseille ont quant à eux fait savoir qu’ils bloqueraient les dépôts aujourd'hui en signe de protestation.

Par ailleurs, un syndicaliste local a lancé une pétition en ligne demandant la fermeture des sites d’Amazon. E moins de 24h elle approche les 10000 signatures.