au visage des peuples et des sociétés civiles européennes indignées par le carnage

« Droit international » : l’infamie d’Israël et l'indignité de l'UE complice du génocide

En visite à Gaza mercredi, le président israélien Isaac Herzog a osé déclarer : « Nous agissons conformément au droit international. Nous fournissons une aide humanitaire conformément au droit international. » Prononcés devant des soldats dans une enclave ravagée par 21 mois de guerre, ces mots sonnent comme une insulte au visage des peuples et des sociétés civiles européennes indignées par le carnage alors qu’Israël a déjà causé la mort de plus de 50 000 personnes, dont un tiers sont des femmes et des enfants.

Ceux qui connaissent la réalité de Gaza ne peuvent qu’être frappés par l’énormité du mensonge. La bande de Gaza est aujourd’hui une prison à ciel ouvert, écrasée par les bombes et asphyxiée par un blocus qui transforme la survie en épreuve quotidienne. En pleine fournaise estivale, la population est torturée par la soif. Les bombardements et la pénurie de carburant ont mis hors service une grande partie du réseau hydraulique. Remplir un simple jerrycan d’eau potable est devenu un parcours du combattant, souvent mortel. L’armée israélienne interdit même aux Gazaouis d’accéder à la mer, sous peine de représailles.

Le 13 juillet, à Nousseirat, dix Palestiniens, dont huit enfants, ont été pulvérisés par un tir israélien alors qu’ils attendaient de remplir des bouteilles d’eau auprès d’un camion-citerne. Les autorités ont plaidé sans scrupules «l'erreur technique». Des centaines de milliers d’habitants errent chaque jour dans l’enclave à la recherche d’eau ou d’un sac de farine, parfois pour finir abattus en plein cœur des files d’attente.

La posture indigne et honteuse de Paris

Ce drame humanitaire est aussi un drame de la faim. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères l’a reconnu du bout des lèvres : «Le risque de famine à Gaza est le résultat du blocus israélien.» Mais Paris, à l’instar des autres capitales européennes, continue d’adopter une posture indigne et honteuse. Aucune mesure concrète n’a été prise pour stopper les massacres. Le ministre Jean-Noël Barrot a certes dénoncé un « bain de sang » et critiqué l’instrumentalisation de l’aide humanitaire par Israël via la Gaza Humanitarian Foundation, mais ses mots restent suspendus, impuissants, sans effet.

Pendant ce temps, la presse française de droite et d’extrême-droite se fait le relais complaisant des éléments de langage israéliens. Avec une satisfaction à peine voilée, ses commentateurs répètent qu’il s’agit d’une « parole contre parole » entre Israël et le Hamas, jetant un voile sur les atrocités. Pas un mot, ou presque, sur les 900 Gazaouis tués en essayant d’obtenir de la farine, ni sur les enfants tombés en cherchant de l’eau.

Ce refus de voir, cette complicité médiatique, ajoutent à l’infamie. En s’érigeant en gardien du droit international alors qu’il piétine les conventions de Genève, Israël insulte non seulement ses victimes mais aussi ce droit même qu’il invoque pour couvrir ses crimes.

Dans le silence assourdissant des chancelleries occidentales, une question demeure : combien faudra-t-il encore de milliers de morts pour que l’Europe, et la France en tête, cesse d’être spectatrice et complice de ce génocide ?