Les islamistes multiplient les assurances pour ne pas inquiéter (Xinhua)

Tunisie : les islamistes en tête des élections pour une assemblée constituante

Les islamistes d’Ennahda arrivent en tête du premier scrutin libre en Tunisie pour l’élection d’une assemblée constituante. Deux partis de gauche se positionnent en seconde et troisième position, tandis qu’un parti de centre gauche, le Parti Démocrate Progressiste (PDP), qui s’était ouvertement opposé aux islamistes, reconnaît sa défaite.

Les résultats officiels seront communiqués mardi 25 octobre par la commission électorale, mais les grandes tendances sont d’ores et déjà connues. Ennahda obtiendrait entre 30 et 40 %, selon les déclarations de ses dirigeants, soit environ une soixantaine de sièges sur 217 que comptera la future assemblée constituante.

Deux partis de gauche se disputent la deuxième place. Ettakatol, emmené par le médecin et ancien opposant Mustapha Ben Jaffar, "arrivera en deuxième ou troisième position", avec "autour de 15 % des suffrages", selon des dirigeants du parti.

L'autre parti de gauche en lice pour la deuxième place, le Congrès pour la république (CPR) de Moncef Marzouki, opposant longtemps en exil, obtiendrait entre 15 et 16 % des voix, selon des estimations.

Les islamistes qui n’ont pas la majorité absolue sont contraints de rechercher une alliance. En attendant, la formation multiplie les assurances pour ne pas inquiéter une partie de la société civile, particulièrement les femmes, et les pays étrangers.

"Nous respecterons les droits de la femme sur la base du code de statut personnel et de légalité entre les Tunisiens quels que soient leur religion, leur sexe ou leur appartenance sociale", a assuré Nourreddine Bhiri, membre de la direction du parti islamiste. Le parti déclare souhaiter la constitution d’un gouvernement de large union nationale.

Le Parti démocrate progressiste (PDP) fondé par Ahmed Néjib Chebbi a encaissé sa défaite, obtenant entre 8 et 10% des voix. "Les tendances sont très claires. Le PDP est mal positionné. C'est la décision du peuple tunisien. Je m'incline devant ce choix. Je félicite ceux qui ont obtenu l'approbation du peuple tunisien", a déclaré la chef de ce parti, Maya Jribi.

"Nous serons toujours là pour défendre une Tunisie moderne, prospère et modérée", a-t-elle poursuivi, estimant que le pays "était en train de vivre un tournant".