Ennahda fait un premier signe envers l’opposition, en se déclarant favorable à “un gouvernement d’union nationale”. (D R)

Tunisie : Ennahda fait un pas vers le dialogue

Ennahda, le parti islamiste au pouvoir en Tunisie, a accepté hier la suspension des travaux de l’Assemblée Constituante et annonce être favorable à “un gouvernement d’union nationale.” 

Mercredi, Rached Ghannouchi, le dirigeant d’Ennahda, a déclaré que son parti acceptait la décision prise par Mustapha Ben Jaafar, le président de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC). 

Lundi, celui-ci avait annoncé une suspension des travaux de l’ANC jusqu’à ce qu’un “début de dialogue” soit établi entre l’opposition et le pouvoir. La réaction d’Ennada, qui considérait récemment l'ANC comme “une ligne rouge car elle est la source de la légitimité”, n’était pas encore connue. 

Hier, par la voix de son chef, la formation islamiste a donc fait savoir qu’elle ne s’opposait pas à cette mesure : "En dépit de nos réserves formelles et juridiques sur cette initiative, nous espérons qu'elle servira de catalyseur pour que les adversaires politiques s'assoient à la table du dialogue", déclarait Rached Ghannouchi, ouvrant la porte à une éventuelle sortie de crise.  

 

Un premier signe de dialogue

Le parti au pouvoir a même annoncé être favorable “à la formation d'un gouvernement d'union nationale comprenant toutes les forces politiques convaincues de la nécessite d'achever le processus démocratique dans le cadre de la loi".

Il a également fixé un calendrier de reprise des travaux de l’ANC, souhaitant que l’adoption de la Constitution et de la loi électorale se fasse “avant la fin de septembre 2013.” Il a répété enfin sa volonté d’organiser de nouvelles élections “avant la fin de l’année.” 

Depuis une quinzaine de jours, et l’assassinat de l’opposant Mohamed Brahmi, le pays s’enfonçait dans la crise. L’opposition, accusant les islamistes d’être responsable de cet assassinat, réclame la démission du gouvernement. 

Cette demande reste rejetée, mais pour la première fois, Ennadha fait une proposition qui va dans le sens du dialogue.