Marche sur Gaza : la flamme de la solidarité avance malgré la répression des autorités égyptiennes
Par N.TPublié le
Malgré les interdictions, les expulsions, les menaces, la marche continue. Initiée par des citoyens de plus de cinquante pays, la Global March to Gaza constitue l’une des plus vastes mobilisations internationales de la société civile contre le blocus de Gaza et le génocide en cours.
Prévue pour rassembler quelque 4 000 participants, elle vise à traverser le Sinaï en bus, avant de parcourir à pied les derniers kilomètres jusqu’à Rafah, frontière entre l’Égypte et Gaza. Son objectif : briser symboliquement l’isolement imposé à la population palestinienne, et réclamer l’ouverture d’un corridor humanitaire permanent.
« Honte à vous, vous avez vendu Gaza pour des dollars »
Face à cet élan inédit, les autorités égyptiennes, sous la pression explicite d’Israël, ont opté pour la répression. Des dizaines de militants internationaux ont été interpellés, détenus, puis expulsés du pays. Les délégations algérienne, grecque, néerlandaise ou encore française en ont fait les frais. Sur le tarmac du Caire, des militants algériens expulsés ont chanté : « Honte à vous ! Vous avez vendu Gaza pour des dollars ». D’autres, entonnant « Le monde est solidaire avec toi, Gaza », ont fait du refoulement un moment de résistance.
Mais ces entraves n’ont en rien brisé la détermination des marcheurs. Des milliers sont déjà en Égypte, prêts à rejoindre Arish, puis à marcher vers Rafah. Le collectif organisateur affirme que la marche progresse, en dépit des obstacles, et que la solidarité internationale est plus forte que jamais.
Une pression internationale en croissance
Cette marche s’inscrit dans un contexte de mobilisation croissante, quelques semaines après la tentative du bateau humanitaire à destination de Gaza, à bord duquel se trouvait notamment l’eurodéputée Rima Hassan. La pression internationale monte contre le gouvernement israélien d’extrême droite, accusé de se livrer à des massacres autour des centres de distribution d’aide. Le risque d’une nouvelle répression contre les marcheurs n’est pas exclu. Mais toute attaque contre cette marche pacifique pourrait bien provoquer une escalade, un élargissement du mouvement et la multiplication d’initiatives similaires.
Car il ne s’agit plus de simples actes de soutien ponctuel : la Global March marque l’entrée en scène des sociétés civiles. De Tunis à Tripoli, de Paris à Johannesburg, de Sydney à Amsterdam, ce sont les peuples eux-mêmes qui se lèvent, face à l’inaction ou la complicité des gouvernements occidentaux et arabes. En Libye, la caravane parallèle “Soumoud”, forte de plus d’un millier de marcheurs, traverse le pays sous les acclamations de la population locale. L’exécutif libyen de l’Est a salué l’initiative comme « courageuse » et lui a apporté un soutien plein et entier.
Que la marche soit peu médiatisée dans les grands médias occidentaux n’a rien d’un hasard. Mais elle marque néanmoins un tournant, tant par son ampleur que par la diversité de ses participants. En mobilisant au-delà des clivages politiques, linguistiques et géographiques, elle ravive un internationalisme populaire mis en sommeil depuis des décennies. Et réaffirme un principe simple : aucun peuple ne doit être laissé seul face à un génocide.