À l’Hôtel de Ville, Marseille face à la violence du narcotrafic: Amine Kessaci accueilli par le conseil municipal
Jeudi 18 décembre, le jeune militant marseillais Amine Kessaci, président de l’association Conscience et figure de la lutte contre les réseaux de narcotrafic à Marseille, a été reçu au conseil municipal à l’invitation du maire Benoît Payan. Cet accueil intervient dans un contexte de forte émotion et de débat public sur la sécurité, après le meurtre de son petit frère, Mehdi, en novembre dernier, et illustre l’écho local et national de sa démarche de dénonciation de la violence organisée.
Jeudi après-midi, les élus du conseil municipal de Marseille ont marqué un temps fort en recevant Amine Kessaci, militant associatif et auteur, invité par le maire socialiste Benoît Payan à s’exprimer devant l’assemblée municipale. La présence d’Amine Kessaci — devenu au fil des mois un interlocuteur incontournable des débats sur la violence liée au trafic de stupéfiants dans les quartiers populaires — symbolise la volonté affichée de la ville de soutenir les voix civiles engagées dans un combat que les autorités locales jugent central pour l’avenir de Marseille.
Cette invitation s’inscrit dans un contexte dramatique : depuis l’assassinat de son frère Mehdi, âgé de 20 ans, abattu à Marseille dans des circonstances qu’enquêteurs et magistrats qualifient de possibles représailles liées à l’activisme de Kessaci, la question du narcotrafic et de ses conséquences sociales est devenue un enjeu politique majeur dans la cité phocéenne. L’homicide, intervenu le 13 novembre dernier en plein centre-ville, a été perçu par de nombreuses personnalités — dont le parquet — comme un message d’intimidation adressé à Amine Kessaci et aux voix qui dénoncent l’emprise des réseaux criminels sur certaines zones urbaines.
Dans la presse régionale, notamment via les comptes officiels de France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, ces derniers jours ont été marqués par un fort soutien à l’égard du militant. Des publications et vidéos issues de la chaîne publique ont relayé des instants de la marche blanche qu’il avait organisée en hommage à son frère, où le maire Payan saluait la « bravoure » et la dignité du combat mené par Kessaci malgré la douleur et le risque.
Un débat municipal au cœur des tensions sur le narcotrafic
Au cœur de l’Hôtel de Ville, les prises de parole ont souligné l’importance de l’action citoyenne face à des phénomènes criminels qui, selon plusieurs responsables locaux, dépassent largement la simple question de la sécurité policière pour toucher au vivre-ensemble et à la cohésion sociale. L’association Conscience, fondée par Kessaci, est régulièrement citée dans les médias comme un acteur de soutien aux familles touchées par des homicides liés au trafic de drogue, tout en portant une voix critique sur les réponses institutionnelles apportées à ces phénomènes.
La réception d’Amine Kessaci par le conseil municipal a été saluée par une partie de la classe politique locale comme un signe de reconnaissance du « combat pour Marseille ». Pour d’autres observateurs, elle illustre l’exaspération croissante de la société marseillaise face à l’insécurité et aux effets de la guerre des gangs dans certains quartiers, ainsi que la nécessité de renforcer les politiques publiques de prévention, d’éducation et d’insertion.
Dans ses interventions médiatiques précédentes, Kessaci a insisté pour ne pas être réduit à une figure de victime, mais pour être entendu comme un porte-parole des familles et des citoyens qui subissent au quotidien les conséquences du narcotrafic. Il réclame notamment des réponses judiciaires plus fermes contre les organisateurs de ces réseaux, un soutien accru aux victimes et une stratégie d’ensemble alliant sécurité, justice sociale et investissement dans les quartiers défavorisés.
Au terme de cette séance municipale, l’accueil d’Amine Kessaci apparaît comme un moment politique fort à Marseille, dans un climat où la lutte contre le trafic de drogue et ses violences continue d’imposer sa présence dans le débat public, entre émotion, exigence de justice et réflexion sur les moyens de remédier à des situations jugées insoutenables par une partie de la population et de ses représentants.