La distribution de l’aide humanitaire à Gaza : un simulacre cruel sous contrôle israélo-américain
Par red avec agencesPublié le
À Gaza, un nouveau mécanisme de distribution d’aide alimentaire, orchestré par les États-Unis et Israël, a été mis en place pour contourner les organisations humanitaires de l’ONU. Officiellement présenté comme une solution pour éviter le détournement de l’aide par le Hamas, ce dispositif s’est rapidement révélé inefficace, déshumanisant et dangereux. Loin de répondre à l’urgence, il sert avant tout à donner une façade humanitaire à des acteurs qui, par leur blocus implacable, ont sciemment affamé des centaines de milliers de Palestiniens.
Un système conçu pour l’échec
Dès son lancement, le 27 mai, le dispositif piloté par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) – une structure créée sous l’égide des États-Unis et d’Israël – a viré au chaos. Comme l’avaient prédit les professionnels de l’aide humanitaire, les distributions se sont transformées en scènes de violence et de désespoir. Des milliers de Gazaouis affamés se sont rués vers le site de Rafah, où des colis alimentaires étaient distribués dans des conditions indignes : grillages, contrôles biométriques, files d’attente interminables sous la surveillance de mercenaires armés. Résultat : des dizaines de blessés par balles, des émeutes et une aide dispersée dans la confusion, sans garantie qu’elle atteigne les plus vulnérables.
Ce fiasco était prévisible. Les Nations unies, notamment l’UNRWA, disposent pourtant d’un réseau logistique éprouvé pour acheminer l’aide efficacement. Mais Israël, accusant sans preuve l’agence onusienne de collusion avec le Hamas, a préféré imposer son propre système, conçu davantage pour servir des intérêts politiques que pour sauver des vies.
La faim, une arme de guerre qui persiste
Derrière ce simulacre d’aide humanitaire se cache une réalité plus sombre : la stratégie israélienne de maintenir Gaza sous une pression alimentaire extrême. Après des mois de blocus total (mars-mai 2024), où seuls quelques camions étaient autorisés à entrer, la population est réduite à un état de survie. Selon l’indice IPC, 470 000 Gazaouis sont en situation de « catastrophe » alimentaire, risquant la mort par famine.
Or, plutôt que d’ouvrir les voies d’accès et de laisser les humanitaires faire leur travail, Israël impose des conditions humiliantes : des distributions chaotiques, où des familles affaiblies doivent se battre pour un colis de nourriture insuffisant (3,5 jours de ration pour 5,5 personnes), une militarisation de l’aide, avec des gardes privés tirant sur des civils désespérés, et un laisser-faire face aux pillages, entretenu par l’armée israélienne pour justifier sa méfiance envers les mécanismes traditionnels.
Comme le dénonce Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, ce nouveau système est une « perte de ressources » et une « distraction » face aux atrocités en cours.
Une opération de communication avant tout
Washington et Tel-Aviv cherchent à se dédouaner de la famine qu’ils ont contribué à créer. En promouvant la GHF, ils espèrent donner l’illusion d’une réponse humanitaire, tout en sapant les institutions onusiennes. Mais les faits sont têtus : le directeur de la GHF, Jake Wood, a démissionné, reconnaissant que le projet violait les principes humanitaires. Des enquêtes révèlent que le financement proviendrait du Mossad et du ministère israélien de la Défense, confirmant une instrumentalisation politique. Pendant ce temps, les boulangeries soutenues par l’ONU, elles, parviennent à distribuer des centaines de milliers de repas sans chaos.
Le cynisme à l’état pur
Israël et les États-Unis jouent avec la vie des Gazaouis. Après les avoir affamés, ils transforment l’accès à la nourriture en une épreuve sadique, où seuls les plus forts survivent. Cette stratégie vise à briser toute résistance palestinienne, mais elle révèle surtout une inhumanité calculée.