les frappes qui ont pilonné la bande côtière deux mois durant ont fait plus de 2400 morts, le paysage urbain a été dévasté... (DR)

Proche-Orient : une année de feu et de sang…

L’histoire retiendra de cette année 2014 la flambée de violence en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, ainsi que le lourd bilan de la guerre qui a éventré la bande de Gaza et fait des milliers de victimes civiles.

Le 10 décembre, le ministre palestiniens Ziad Abou Ein, 55 ans, est mort sous les coups de la police israélienne lors d’une manifestation pacifique. Il était chargé du dossier de la colonisation, cette plaie qui casse une à une toutes les avancées sur le chemin de la paix. La construction de colonies en Cisjordanie a augmenté de 123% en 2013 par rapport à 2012. Durant les neuf mois de discussions sous la houlette de Washington, Israël a approuvé la construction de 13 851 nouveaux logements dans les territoires palestiniens, selon les chiffres de l’ONG israélienne Shalom Archav, "La Paix maintenant", qui voit là une "accélération sans précédent".

A Jérusalem-Est, la tension demeure vive, entre harcèlement policiers et provocations religieuses vécues par des "jeunes citoyens excédés et prêt au sacrifice parce qu’il n’on rien à perde", explique Leïla Shahid, affirmant que « les conditions d’une nouvelle intifada sont désormais réunis ».

L'horreur de la guerre

A Gaza enfin, l’horreur de la guerre aura eu cette année un visage d’enfants aux corps déchiquetés, broyés... Les frappes qui ont pilonné la bande côtière deux mois durant ont fait plus de 2400 morts, le paysage urbain a été dévasté. L’union reconstituée du Fatah et du Hamas aura constitué la grande avancée au terme de cet épisode cauchemardesque.

Le dernier rebondissement dans la région a eu lieu mardi 2 décembre sur la scène politique israélienne : limogés par Benjamin Nétanyahou, l’ex-ministre de la Justice, Tzipi Livni, a annoncé qu’elle fera liste commune avec l’opposition travailliste aux élections législatives anticipées du 17 mars prochain. Les derniers sondages placent cette alliance en tête avec 23 ou 24 sièges. La coalition Droite/extrême-droite aux commandes pourrait ainsi être détrônée.

Combiné à une pression internationale croissante dans la lancée de la reconnaissance de l’Etat palestinien, ce tournant politique ouvre une fenêtre d’opportunité, pour, au moins, la relance des négociations. Un brin d’espoir.