L’extrême droite israélienne accélère le nettoyage ethnique face à un éveil des consciences dans les pays occidentaux
Par N.TPublié le
Le carnage se poursuit ! En vingt-quatre heures seulement, au moins 111 Palestiniens ont été assassinés à Gaza, dont 91 au moment où ils tentaient de s’approvisionner en vivres auprès d’une organisation israélo-américaine. Un piège mortel. Les tirs de l’armée ont également fait plus de 820 blessés. Israël continue à tuer, sans relâche, alors que quelque chose semble enfin bouger sur le plan diplomatique.
L'étau se resserrerait-il autour du gouvernement d'extrême droite israélien ? Dans le sillage de la France, le Royaume-Uni, et désormais le Canada, ont annoncé leur intention de reconnaître l’État de Palestine en septembre prochain, lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Il s’agit là d’un tournant qui prend même de court le très agité président des États-Unis, Donald Trump. Les pays occidentaux vont-ils enfin rompre avec la complicité dont ils ont fait preuve jusque-là ?
Deux États, une urgence
« Le niveau de souffrance humaine à Gaza est intolérable », a déclaré Mark Carney, le Premier ministre canadien. Dès lors, il annonce que son pays franchira « le pas de la reconnaissance » de l’État palestinien. Il insiste sur l’impérieuse nécessité de préserver et de conforter une solution à deux États qui « s’érode sous nos yeux ».
De son côté, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a également affirmé que le Royaume-Uni reconnaîtra l’État palestinien en septembre. Il pose toutefois une condition à laquelle Israël s’oppose radicalement : un cessez-le-feu et un processus de paix crédible. Israël est ainsi mis au pied du mur.
La dynamique est enclenchée
Une quinzaine d'États, dont l'Australie et le Portugal, ont par ailleurs exprimé leur volonté de s’intégrer dans cette dynamique initiée par la France et l’Arabie Saoudite, lors de la conférence tenue à l’ONU les 28 et 29 juillet.
Sans surprise, Israël réagit en brandissant l’argument d’un soutien au « terrorisme du Hamas » et évoque une «campagne de pression internationale déformée». Donald Trump est aussi entré en scène, en agitant pour sa part des menaces de sanctions commerciales à l’encontre des pays qui reconnaîtraient un État palestinien.
Les dirigeants occidentaux se montrent enfin cohérents en ne cédant pas à ces sirènes et en affirmant que c’est précisément l’absence de reconnaissance de l’État palestinien qui entretient le désespoir et alimente le radicalisme.
Le bouclier diplomatique israélien paraît céder sous la pression du climat d’horreur et de catastrophe humanitaire à Gaza, sans compter la poursuite de la colonisation en Cisjordanie et les exactions meurtrières de colons armés.
« Pas en notre nom ! »
Dans les sociétés civiles occidentales, le terme génocide s’impose désormais de plus en plus pour qualifier les crimes de l’armée israélienne. Bien qu’encore minoritaires, des voix se font entendre en Israël, sans aucune ambiguïté et sans crainte de la répression.
Sur le plan humanitaire, Israël voit à présent arriver des largages aériens de vivres sur la bande de Gaza. Quoique très insuffisantes, ces opérations créent une situation nouvelle. Et c’est sans doute ce qui pousse l’armée israélienne à multiplier les assassinats de civils palestiniens.
Forte du soutien inconditionnel des États-Unis, l’extrême droite au pouvoir œuvre en fait à l’accélération de l’extermination de la population de l’enclave. Le nettoyage ethnique est une volonté ouvertement revendiquée. Israël compte parvenir à des opérations de déportation des survivants dans des pays que l’allié Donald Trump aura convaincus.
Il faut espérer que le bras de fer diplomatique en cours se renforce pour contrer ce remake des crimes nazis, qui pose un problème de conscience aux juifs à travers le monde. « Pas en notre nom ! », crient-ils.