Gaza : entre génocide et hypocrisie internationale, l’Europe honteuse, réveillée par l’horreur
Par assiaPublié le
Alors que les tueries se multiplient et que l’aide humanitaire n’arrive qu’au compte-gouttes, l’Union européenne, semble enfin réagir – mais avec une lenteur et une timidité qui soulignent sa complicité morale.
Israël a fait de la privation d’aide humanitaire une stratégie militaire délibérée. Après des mois de blocus total, quelques dizaines de camions sont autorisés à entrer dans Gaza, une goutte d’eau face aux besoins de 2,5 millions de personnes au bord de la famine. Les dernières informations confirment que ce sont principalement des enfants qui meurent, soit sous les bombes, soit de faim et de maladie.
L’ONU souligne que les 100 camions récemment autorisés ne suffisent pas à répondre aux besoins les plus urgents. Les Émirats arabes unis affirment avoir obtenu des garanties pour nourrir… 15 000 civils, une cruelle ironie dans un territoire où des centaines de milliers de personnes survivent dans des conditions apocalyptiques.
L’Europe a laissé faire
Pendant des mois, l’Union européenne a fermé les yeux sur les crimes de guerre israéliens. Malgré les rapports accablants des ONG et de l’ONU, malgré les 52 000 morts palestiniens – en majorité des civils –, Bruxelles a laissé faire. Ce n’est que sous la pression croissante des opinions publiques, avec des manifestations massives dans toute l’Europe, que certains dirigeants osent enfin parler de sanctions.
Dix-sept pays, dont la France, l’Espagne et l’Irlande, demandent désormais un réexamen de l’accord d’association UE-Israël, qui lie les relations commerciales et politiques au respect des droits humains. Une avancée ? À peine, et ces déclarations restent pour l’heure des mots.
Comme le souligne le ministre luxembourgeois Xavier Bettel : « On ne peut plus fermer les yeux ! Si les gens ne meurent pas à Gaza d’une bombe, ils meurent de faim. » Pourtant, l’Allemagne, la Hongrie et d’autres continuent de bloquer toute mesure forte, protégeant ainsi l’impunité israélienne.
Netanyahou se moque des menaces européennes
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, sait qu’il peut compter sur le soutien indéfectible des États-Unis. Malgré les déclarations européennes, le veto américain au Conseil de sécurité de l’ONU le protège toujours. Donald Trump se contente de vagues remarques sur la faim à Gaza, sans aucune condamnation ferme. Netanyahou poursuit donc son offensive, accélérant même l’annexion de fait de Gaza, tandis que la communauté internationale tergiverse.
Même si la Commission européenne entame enfin un examen de l’accord UE-Israël, le processus sera long. Il faudra des mois pour que des sanctions éventuelles soient adoptées – et encore, seulement si les États membres parviennent à s’entendre. En attendant, les bombes continuent de tomber, les enfants continuent de mourir.
L'horreur devenue trop visible
L’attitude de l’Europe reste indécente. Après avoir laissé commettre un génocide, elle feint aujourd’hui de s’indigner, poussée par l’horreur devenue trop visible et par la colère des peuples. Mais les déclarations ne suffisent plus. Il faut des actes : un embargo militaire immédiat, des sanctions économiques, la reconnaissance de l’État palestinien.
L’histoire jugera sévèrement ceux qui, par leur lâcheté, ont permis ce massacre. Gaza est devenue le symbole de l’échec moral de l’Occident. Combien de morts faudra-t-il encore pour que l’Europe cesse d’être complice ?