« Il n’y a pas une minute à perdre », avertit l’ONU.

Gaza: bombarder, affamer, occuper, comment Israël orchestre le génocide 

Les chiffres sont là, implacables. Selon l’ONU, 14 000 enfants de moins de 5 ans risquent de mourir de malnutrition d’ici mars 2026. Plus de 57 enfants sont déjà morts de faim depuis le début du blocus total imposé par Israël en mars. 94 % des hôpitaux sont détruits ou endommagés, et 2,1 millions de personnes sont en « danger de mort imminente », selon l’OMS. 

Ce désastre humanitaire est le résultat d’une stratégie délibérée. L'État israélien utilise la faim comme une arme de guerre. Depuis plus de deux mois, un blocus total a été imposé à la bande de Gaza. La population dont plus de la moitié sont des enfants se retrouve enfermées, affamées, privées d’eau, de soins, de médicaments.

Israël contrôle chaque camion entrant dans Gaza, réduisant l’aide humanitaire à une « goutte d’eau dans l’océan », selon l’ONU. Alors que 500 à 600 camions par jour seraient nécessaires pour répondre aux besoins vitaux, à peine une centaine sont autorisés – quand ils ne sont pas bloqués ou déchargés sous contrôle militaire. Les vivres, les médicaments, l’eau potable sont sciemment retenus. 

« Il n’y a pas une minute à perdre », avertit l’ONU

Les routes sont coupées, les hôpitaux bombardés, les civils déplacés de force. « Pour que ce soit clair, aucune aide n'est parvenue aux personnes dans le besoin pour l'instant », martèle Olga Cherevko, du Bureau de coordination humanitaire de l’ONU. L'accès aux soins, à la nourriture, à l’eau – tout est devenu négociable. Et les négociations se font sous la menace.

« Les décès d’enfants que nous redoutions tant sont en train de se produire. », alarme la responsable régionale de l’Unicef.  Déjà, 57 enfants sont morts de malnutrition depuis le 2 mars, date du début du blocus de l’aide. Et la situation ne cesse de se détériorer. « Il n’y a pas une minute à perdre », avertit l’ONU. Pourtant, chaque minute est entravée par la mainmise israélienne sur l’aide humanitaire.

L’Europe se gave de mots et reste spectatrice

Pendant que la population meurt de faim, les bombardements s’intensifient. L’armée israélienne étend son contrôle territorial, déclarant 80 % de Gaza "zone militaire", bombardant les hôpitaux et forçant des milliers de civils à fuir sous les bombes. Les humanitaires interviennent sous les tirs, impuissants. « Les enfants s’habituent au bruit des explosions », témoigne une travailleuse de l’ONU. Les survivants errent dans des décombres, sans eau, sans nourriture, sans soins.

Les dirigeants européens multiplient les déclarations, mais aucune sanction concrète n’est prise. Jamais dans l’histoire contemporaine un État n’a bénéficié d’une telle impunité pour affamer et massacrer une population entière. « Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat », supplie l’UNRWA. Mais les mots ne suffisent plus.

Les « lignes rouges » se succèdent – mais aucun acte. Pas de sanctions, pas de suspension d’armements, pas de rupture diplomatique. Les ONG, l’ONU, les médecins sur place appellent à l’aide, mais les canaux restent bloqués.

La communauté internationale laisse faire. Les enfants de Gaza meurent en direct, sous les caméras, dans l’indifférence générale. Jamais le monde n’a été à ce point complice par son silence.